Dernière mise à jour à 08h50 le 08/11
Rien, semble-t-il, ne peut parvenir à abattre Silvio Berlusconi, pas plus qu'à le faire renoncer. Pas une condamnation pour fraude fiscale, pas les révélations sur les fameuses et sulfureuses soirées « bunga bunga », et pas même une opération de chirurgie cardiaque à cœur ouvert. L'ancien Premier ministre italien semble en effet prêt pour un nouveau retour politique après que la coalition qu'il a soutenue ait remporté les élections régionales en Sicile. Le résultat ne va pas manquer de renforcer l'élan de l'alliance centre-droit nouvellement formée. Ce vote a été considéré comme un test crucial avant les élections nationales de l'année prochaine.
La carrière de l'homme d'affaires milliardaire de 81 ans a été émaillée de scandales à la fois dans et hors du gouvernement. Celui qui fut quatre fois Premier ministre a quitté le centre de la scène politique depuis qu'il a été expulsé du parlement il y a quatre ans après avoir été reconnu coupable de fraude fiscale. Silvio Berlusconi cherche à présent à faire annuler une interdiction qui l'empêche d'exercer des fonctions publiques avant le vote du printemps 2018. La Cour européenne des droits de l'homme devrait réexaminer son cas plus tard cette année. « La Sicile, comme je l'ai demandé, a choisi la voie du changement réel, sérieux et constructif, basé sur l'honnêteté, la compétence et l'expérience », a-t-il déclaré dans une vidéo postée sur Facebook.
La coalition nouvellement formée réunit le parti Forza Italia de Silvio Berlusconi et les partis de droite de la Ligue du Nord et des Frères de l'Italie. Le candidat soutenu par l'ancien Premier ministre, Nello Musumeci, a battu le candidat anti-establishment du Mouvement des cinq étoiles, avec un peu moins de 40% des voix, dans une région traditionnellement ancrée à droite. Cependant, selon les médias italiens, plus de 50% des Siciliens n'ont pas voté. M. Musumeci a déclaré que sa première tâche consisterait à essayer d'atteindre les non-votants. Le résultat des élections en Sicile est un coup sévère porté au gouvernement de centre-gauche, qui souffre déjà politiquement de la colère du public face à la crise des migrants.