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Selon un chercheur de l'Université de Chicago, la guerre de la Chine contre la pollution connaît un succès extraordinaire

le Quotidien du Peuple en ligne | 17.06.2022 15h56

« Les réductions de la pollution atmosphérique en Chine expliquent plus des trois quarts de la baisse mondiale de la pollution depuis 2013 », a déclaré un chercheur de l'Université de Chicago dans une récente interview accordée au Quotidien du Peuple en ligne.

La guerre contre la pollution

En 2014, le gouvernement chinois a déclaré une « guerre contre la pollution » pour s'attaquer à la pollution avec la même détermination que celle dont la Chine avait fait preuve dans sa lutte contre la pauvreté. En 2021, la concentration moyenne de PM2,5 à Beijing a chuté de 63% par rapport à 2013, soit une réduction annuelle moyenne d'environ 8%. He Guojun, professeur et directeur de recherche du Centre de la Chine de l'Institut de la politique énergétique de l'Université de Chicago (EPIC), a déclaré au Quotidien du Peuple en ligne que la guerre de la Chine contre la pollution avait connu un succès extraordinaire.

Par comparaison au processus de réduction de la pollution aux Etats-Unis, M. He a indiqué que « les Etats-Unis ont commencé à se concentrer sur la réduction de la pollution au début des années 1970, et il a fallu plusieurs décennies et récessions pour parvenir aux mêmes baisses de la pollution que la Chine a réalisées en huit ans ».

Dans le même temps, M. He a affirmé que selon les estimations de son équipe, ces réductions de la pollution atmosphérique devraient augmenter l'espérance de vie moyenne des Chinois de deux années supplémentaires si elles peuvent être maintenues. En plus de vivre plus longtemps, il y aura également des baisses importantes des dépenses médicales pour les maladies liées à la pollution et des dépenses des ménages pour les purificateurs d'air et les équipements connexes. « Dans l'ensemble, les gens peuvent jouir d'une vie de meilleure qualité grâce à un meilleur environnement », a-t-il ajouté.

Une centrale éolienne à Dingxi, dans la province du Gansu (nord-ouest de la Chine). (Photo / Xinhua)

Un engagement ambitieux et bienvenu en matière de carbone

Dans le but de poursuivre une croissance verte, la Chine a annoncé qu'elle s'efforcerait de plafonner ses émissions de dioxyde de carbone d'ici 2030 et d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2060. Selon M. He, les objectifs de la Chine en matière de carbone sont très ambitieux et sa promesse d'atteindre la neutralité carbone est bien vue sur le plan international.

M. He a souligné qu'en comparaison, l'Union européenne doit réduire ses émissions de carbone d'environ 4 milliards de tonnes, tandis que les Etats-Unis doivent éliminer environ 6 milliards de tonnes de carbone pour atteindre la neutralité carbone, tous les deux ayant relativement plus de temps que la Chine pour réduire leurs émissions de carbone. Au cours de ce processus de transition, il a estimé que l'ensemble de la production industrielle en Chine sera révolutionné, et que son importance sera comparable aux réformes économiques de la Chine au cours des quatre dernières décennies.

Afin d'atteindre la neutralité carbone, la Chine a pris des mesures actives pour promouvoir les énergies renouvelables. Aujourd'hui, la Chine dispose du plus grand projet d'énergies renouvelables au monde et est également le plus grand producteur d'énergie solaire du monde. En 2020, la Chine a construit plus de capacité d'énergie éolienne que le reste du monde réuni l'année précédente.

M. He a conclu que les investissements de la Chine dans les énergies renouvelables ont été « énormes » au cours des deux dernières décennies et il a porté une haute appréciation sur les efforts de la Chine en disant : « Je pense vraiment que cette stratégie est essentielle pour équilibrer l'environnement et l'économie ». Parallèlement, il a constaté que le développement des énergies renouvelables sera essentiel pour que la Chine atteigne ses objectifs de plafonnement des émissions de carbone et de neutralité carbone.

Des expériences dont les autres pays peuvent s'inspirer

Que peut apprendre le reste du monde, en particulier les pays en développement, de la voie empruntée par la Chine en matière de lutte contre la pollution ? M. He a proposé trois points. Tout d'abord, la réduction de la pollution nécessite des efforts coordonnés entre les différentes régions. Le gouvernement central doit donc avoir la volonté et la capacité de mobiliser des ressources pour lutter contre la pollution. Deuxièmement, les plans de lutte contre la pollution de la Chine sont complets et ciblent toutes les sources de pollution, alors que dans de nombreux autres pays, les politiques ont tendance à se concentrer uniquement sur quelques industries ou secteurs. Enfin, la Chine utilise des mesures de stimulation puissantes pour inciter les gouverneurs locaux à améliorer leurs performances.

M. He a aussi noté que l'approche de la Chine est très efficace. Cependant, la mise en œuvre des fortes politiques de contrôle néglige souvent les grandes différences de coûts de réduction associés aux différentes sources de pollution, et parfois des gouverneurs locaux appliquent des politiques de façon uniforme sans tenir compte de la réalité pour contrôler la pollution.

« Une solution consiste à introduire davantage d'instruments fondés sur le marché (tels que les échanges de droits d'émission, les taxes sur le carbone, etc.) pour réduire les émissions », a-t-il déclaré.

Pour relever les défis environnementaux mondiaux, M. He a appelé le monde à travailler en collaboration dans ces domaines, notamment en termes de coopération entre les Etats-Unis et la Chine. Il espère que les deux pays pourront gérer soigneusement leurs différences et continuer à promouvoir la coopération dans ces domaines. « Il n'y a tout simplement pas d'autre voie (que celle de la coopération) », a-t-il affirmé.

(Rédacteurs :Shuang Sheng, Yishuang Liu)
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