Les allégations, clairement sans fondement, exposent l'hypocrisie du gouvernement et des politiciens américains. Elles sont aussi une tentative de minimiser les progrès considérables que Huawei et ZTE ont fait en termes de compétitivité dans un laps de temps relativement court. Loin d'être impliqués dans des pratiques contraires à l'éthique ou illégales, ces entreprises ont constamment dépassé même leurs concurrents plus expérimentés et ayant de bien meilleures ressources à travers le monde.
Mais alors, pourquoi les Etats-Unis ont-ils accusé les deux sociétés chinoises d'espionnage? Que peuvent gagner les États-Unis à faire ainsi ? Cessons un instant la plaisanterie, voulez-vous ? Des entreprises comme Huawei et ZTE, qui sont acquis une impressionnante compétitivité dans le monde entier, n'ont aucune raison d'adopter des pratiques louches, tout simplement parce que cela ne rentre pas dans leur vision des choses.
Allons plus loin, dans les royaumes de pure fantaisie (où de nombreux politiciens américains semblent vivre béats). Quel gain le gouvernement chinois peut-il tirer de cet espionnage? Absolument rien n'est la seule réponse possible.
La Chine étant à la tête du plus grand miracle économique des temps modernes, elle n'a pas besoin d'espionner les Etats-Unis ou tout autre gouvernement. Au contraire, c'est le gouvernement chinois qui a besoin de protéger les progrès réalisés au cours des trois dernières décennies.
L'histoire des pays occidentaux est faite d'affrontements et de conflits, mais l'histoire de la Chine est elle une histoire de stratégies non conflictuelles et non expansionnistes, depuis le premier empereur jusqu'à une époque plus récente. Il est donc contraire à la logique de la Chine de faire face ou même de défier d'autres pays et leurs gouvernements.
Les allégations américaines sont tellement grotesques et exagérées que je suggère à Huawei et ZTE d'y répondre par un sarcasme à la John McEnroe à Wimbledon en 1980 : « Vous voulez rire ! ».
L'auteur est professeur invité à l'Université d'Affaires et d'Economie Internationales de Beijing et chercheur à l'École des études chinoises contemporaines de l'Université de Nottingham.