C'est une opération qui visait à susciter une participation nombreuse à ce rendez-vous électoral qu'une grande majorité de Malgaches jugent crucial pour une sortie de crise.
C'est l'avis du jeune Maholy Ravoninjanaharg, étudiant de 22 ans en 3e année d'études de commerce international, qui a déclaré voter pour l'avenir de mon pays et du peuple malgache et attendre du futur président élu qu'il se mette au travail pour doter Madagascar des hôpitaux, des écoles, des espaces de loisir, créer des emplois et donner à manger aux pauvres.
"On espère qu'après cette élection la paix va s'installer et la sécurité va s'améliorer. Cette élection est comme une libération de la crise, une revendication de tous les droits qu'on nous a enlevés, par exemple la liberté d'expression qui est bafouée à travers la répression des grèves. Les violences faites aux femmes ont augmenté", a noté de son côté Nirina Andriamandamina, jeune femme exerçant comme agent commercial et marketing à Anatananarivo.
Pour sa soeur cadette Mbolasoa Andriamandamina, "parce que dans le chaos, notre souci c'est de se relever. Il y a l'insécurité qui s'est aggravée avec la crise. Si on vote, ce n'est pas pour nous ; c'est pour l'avenir". Une crise qui, a fait remarquer aussi Aimé Rama, fonctionnaire à la retraite, a entraîné la cherté de la vie, parce que le pays ne fonctionne pas.
Les Malgaches devront désigner leur futur président parmi 33 candidats au rang desquels figurent deux femmes. Une dizaine d'entre ceux-ci ont la faveur des sondages.
'"Cette élection, c'est l'espoir de Madagascar", a résumé Denis Rasamiarison avant d'estimer que "c'est encore difficile de faire un pronostic fiable. Mais ceux qu'on présente comme les grands favoris seront déçus. Ils ont distribué beaucoup d'argent pendant la campagne. Cela ne va pour autant pas amener les Malgaches à changer leur choix déjà arrêté. Ils sont comme ça, ils prennent ce qu'on leur donne parce qu'ils sont pauvres, mais leur avis reste intact ".
A cause du territoire national vaste (592.000 km2) et enclavé, le verdict des urnes ne sera pas connu avant plusieurs jours. Il a été annoncé par la présidente de la CENI-T pour une date située autour 5 novembre. Au cas où aucun candidat n'obtient la majorité de plus de 50% des voix requise, un second tour est prévu le 20 décembre, couplé à des élections législatives.