Q : La France et la Chine vont marquer le 30ème anniversaire du partenariat franco-chinois dans le domaine du nucléaire civil. Selon vous, quelle est la perspective de cette coopération dans l'avenir ? Dans quels domaines la France et la Chine peuvent intensifier leur coopération et échange, en dehors de leurs domaines de coopération traditionnels tels que le nucléaire civil et l'aviation ?
R : Le 30ème anniversaire du partenariat franco-chinois dans le domaine du nucléaire civil est, lui aussi, tourné vers l' avenir. Notre coopération repose sur une approche commune de l' exploitation de cette source d' énergie, qui doit être responsable et donc viser au plus haut niveau de sûreté, et qui s' inscrit dans une politique de cycle fermé.
Elle se nourrit de nombreux projets. J' ai déjà évoqué le volet industriel qui donne lieu à la construction de réacteurs de technologie française en Chine et à la récente annonce de l' intention de vos entreprises CGN et CNNC de participer au projet d' Hinkley Point au Royaume Uni, en liaison avec EDF et Areva. Notre coopération s' étend à l' amont du cycle, comme à l' aval, avec le projet d' une usine de traitement et de recyclage des déchets nucléaires. Elle s' est récemment enrichie d' une dimension essentielle relative à la sûreté nucléaire.
Dans le domaine de l' aviation, le peuple chinois peut vérifier chaque jour la fiabilité, le confort et la sécurité des avions produits par Airbus qui permettent de les transporter dans les meilleures conditions partout en Chine et au-delà. L' avionneur européen est pleinement engagé sur votre marché, où il a investi en installant à Tianjin une chaîne d' assemblage. Son engagement s' inscrit dans la durée et de nouveaux projets verront prochainement le jour. C' est en tout cas le vœu de la France.
Ces domaines traditionnels de coopération conservent toute leur pertinence et toute leur actualité. Ils renvoient aussi à une méthode éprouvée qui a donné des résultats, celle de la mobilisation de tous les acteurs autour de projets structurants pour notre relation bilatérale. C' est pourquoi nos deux présidents ont souhaité que des partenariats de ce type se développent sur de nouveaux thèmes : l' agro-alimentaire, la santé, l' urbanisme et le développement durable, les services financiers et le numérique. Dans ces secteurs, les entreprises françaises disposent du savoir-faire et de l' expérience qui leur permettent de répondre aux attentes chinoises.
Permettez-moi de vous donner un exemple concret. Avec les autorités de Wuhan et de la Province du Hubei, la France travaille à un projet ambitieux de ville durable. Mon séjour à Wuhan sera, je l' espère, l' occasion de le faire avancer et d' ouvrir la voie à une offre globale mobilisant le savoir-faire des entreprises françaises dans les domaines des transports publics, de l' efficacité énergétique, de l' assainissement, la dépollution et la gestion des déchets ou des matériaux de construction. D' autres projets existent, dans ce secteur, notamment à Shenyang et à Chengdu. Notre intérêt mutuel est qu' ils progressent.