Q : Actuellement, la France connaît quelques difficultés dans le domaine économique. Quelles nouvelles mesures est-ce que la France va adopter pour renforcer la compétitivité des entreprises et attirer des investissements ? Qu'est-ce que la France va faire pour attirer des touristes et investisseurs chinois ?
R : En France, comme en Europe, la page de la crise économique et financière de 2008 est en train de se refermer. Grâce à l' action déterminée de la France, en liaison notamment avec l' Allemagne, la stabilité est revenue dans la zone euro, notre monnaie commune, dont l' intégrité, contrairement à certains mauvais présages, a été préservée. La Chine a d' ailleurs exprimé sa confiance dans l' euro, ce dont je la remercie.
La priorité consiste désormais à faire en sorte que les phénomènes auxquels nous avons été confrontés ne puissent plus se reproduire : c' est tout l' objet des travaux en cours pour que la finalisation de l' union bancaire intervienne d' ici la fin de l' année. La priorité consiste aussi à faire repartir la croissance, qui est encore trop faible en Europe, et à faire régresser le chômage qui est beaucoup trop élevé, notamment chez les jeunes. Les décisions prises par l' Union européenne, sous l' impulsion de François Hollande, qu' il s' agisse du Pacte européen pour la croissance et l' emploi ou des mesures en faveur de l' emploi des jeunes, doivent être rapidement et pleinement mises en œuvre.
La Chine peut apporter sa contribution à la reprise de la croissance sur notre continent, en favorisant le rééquilibrage de nos relations économiques, en tirant son partenariat avec la France vers le haut et en renforçant notre coopération économique et financière. La première réunion du dialogue économique et financier, qui s' est tenue à Beijing la semaine dernière à l'occasion de la visite de Pierre Moscovici, le ministre français de l'Economie et des Finances, est une étape importante à cet égard.
En France, nous avons engagé des réformes d' une ampleur inédite qui visent à adapter le modèle français aux nouvelles réalités du monde, dans tous les domaines. C' est l' objectif du Pacte pour la compétitivité, la croissance et l' emploi qui permet de redonner des marges de manœuvre à nos entreprises par une réduction du coût du travail à hauteur de 6% et de renforcer leur compétitivité, hors coûts, par toute une série de mesures, y compris une montée en gamme. Il faut que ces réformes aient le temps de produire leurs effets.
La France a aussi pour volonté d' accueillir un nombre croissant d' investissements chinois. Je constate d' ailleurs que d' ores et déjà des groupes emblématiques comme Cosco, Haier ou Bank of China font partie des deux cents entreprises chinoises qui se sont intéressées à mon pays. J' en encourage d' autres à tirer avantage de la qualité de la main d'œuvre et des infrastructures, qui caractérise la France, tout comme d' un environnement très favorable à l'innovation et de notre fameux art de vivre. Le cabinet Thomson-Reuter vient de classer la France comme le troisième pays le plus innovant au monde.
Nous avons la volonté d' accroître encore notre attractivité et de faire en sorte que les hommes d' affaires et les touristes chinois se sentent les bienvenus en France. Entre 2012 et 2013, le nombre de visas délivrés en Chine a augmenté de plus de 15%. Les hommes d' affaires bénéficient, de manière croissante, de visas à entrées et sorties multiples. A l' occasion du cinquantième anniversaire de l' établissement de nos relations diplomatiques, le ministre français des Affaires étrangères a annoncé une délivrance des visas aux ressortissants chinois en deux jours seulement. Enfin, s' agissant des touristes chinois, qui sont les bienvenus en France, nous allons améliorer encore la qualité de notre accueil.