«Une route plus courte et plus sûre grâce à l'Arctique signifie une réduction des coûts pour les entreprises de transport et une distance plus courte de la Chine vers des partenaires commerciaux, notamment en Europe», a expliqué Xia Yishan, un chercheur sur les stratégies énergétiques de l'Académie chinoise des sciences sociales.
«Des expéditions moins coûteuses vont permettre également de réduire le coût des ressources naturelles de la région et aider à les livrer plus facilement sur le marché international», a fait remarquer Jia Xiudong, chercheur principal pour les affaires internationales à l'Institut chinois des études internationales.
La Chine ne partage pas de de littoral avec l'Arctique, mais tient à coopérer avec les pays qui sont dans cette situation.
La coopération entre la Chine et le Danemark ainsi que d'autres acteurs de l'Arctique peut bénéficier à toutes les parties, selon les analystes.
«La coopération de la Chine avec le Danemark dans les affaires de l'Arctique pourra aider à promouvoir l'emploi local et d'augmenter le niveau de vie de la population», a indiqué Xia Yishan.
Pour Jia Xiudong, le partenariat dans les ressources naturelles pourrait diversifier et sécuriser les sources d'énergie de la Chine.
Lorenzen et Andersen sont venus en Chine au milieu des soupçons sur «l'ambition» de la Chine dans une région riche en ressources, après avoir obtenu le statut d'observateur tant attendu au sein du Conseil de l'Arctique en mai dernier.
«La coopération énergétique de la Chine avec le Danemark dans l'Arctique est similaire à des projets de coopération avec d'autres pays. L'intérêt et l'implication de la Chine dans cette région polaire sont plus des options en cas d'urgence plutôt que le pillage des ressources», a évoqué Jia.
Dans une entrevue plus tôt, l'ambassadeur danois Friis Arne Petersen avait déclaré que la Chine avait «des intérêts économiques, scientifiques naturels et légitimes dans l'Arctique».
Cinq nations possèdent un territoire près du cercle Arctique : le Canada, la Norvège, la Russie, les Etats-Unis et le Danemark (via le Groenland).
Ces cinq pays disposent actuellement d'une zone économique exclusive de 200 miles marins de leurs côtes septentrionales. Au mois de décembre, le gouvernement canadien avait demandé aux scientifiques de présenter un rapport à l'Organisation des Nations Unies (ONU), en notant que les limites extérieures du territoire du Canada comprenaient le pôle Nord.
La Russie a fait une demande similaire en 2001. Peu de temps après l'annonce d'Ottawa, le président russe Vladimir Poutine avait ordonné à l'armée de d'avantage se concentrer sur l'Arctique.