Partie III Coopération dans le domaine politique
1. Approfondir les échanges de haut niveau et le dialogue politique
Renforcer les échanges de haut niveau et le dialogue politique avec les institutions et les pays membres de l'UE et améliorer davantage le dialogue et la coopération sino-européens tous azimuts, multidimensionnels et multisectoriels. Valoriser pleinement le rôle de pilotage politique du Sommet Chine-UE pour les relations sino-européennes. Faire du dialogue stratégique de haut niveau Chine-UE une plate-forme de communication et de coordination sur les relations sino-européennes et les grands dossiers brûlants internationaux et régionaux d'intérêt commun.
2. Renforcer la coordination et la coopération dans les affaires internationales
Accroître les consultations sur les affaires internationales, contribuer ensemble à un règlement politique des crises internationales et régionales pour préserver la paix et la stabilité.
S'engager pour préserver ensemble l'autorité de l'ONU de même que les acquis de la victoire de la Seconde Guerre mondiale et l'ordre international d'après-guerre, appuyer le rôle prédominant de l'ONU dans le maintien de la paix mondiale, la promotion du développement partagé et le renforcement de la coopération internationale, soutenir la réforme de l'ONU et défendre la justice et l'équité internationales. Multiplier les échanges dans le domaine du maintien de la paix de l'ONU et promouvoir la coopération sino-européenne en matière de formation et de partage d'expériences.
Approfondir les échanges et la coopération dans le cadre de l'ASEM, renforcer l'égalité et la confiance mutuelle entre l'Asie et l'Europe, faire progresser leur coopération pragmatique et faire en sorte que l'ASEM joue un rôle accru et exerce une plus grande influence dans la préservation de la paix mondiale et de la stabilité régionale, la promotion de la reprise et d'une croissance durable de l'économie mondiale, ainsi que la réponse aux enjeux planétaires.
Renforcer la coordination des politiques macroéconomiques dans le cadre du G20 et travailler ensemble pour que le G20, principal forum de coopération économique international, joue un rôle plus important dans les affaires économiques et financières internationales. Œuvrer pour que les pays membres du G20 établissent un partenariat plus étroit, s'engagent conjointement pour la réforme du système monétaire et financier international, favorisent la libéralisation et la facilitation du commerce et de l'investissement, combattent le protectionnisme et maintiennent et développent une économie mondiale ouverte.
Veiller à faire progresser ensemble l'engagement de la communauté internationale pour la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) fixés par les Nations Unies, la lutte contre la pauvreté et la réalisation d'un développement durable, et à œuvrer pour réaliser un développement partagé et une prospérité commune.
Renforcer davantage le dialogue sur la politique et la coopération pragmatique entre la Chine et l'UE sur la question du changement climatique et faire avancer activement la coopération internationale en la matière conformément aux principes de l'équité, des "responsabilités communes mais différenciées" et des capacités respectives.
Intensifier les échanges et la coopération dans le domaine de la lutte contre le terrorisme selon les principes du respect mutuel et de la coopération d'égal à égal, s'opposer au deux poids deux mesures dans ce domaine et contribuer à faire progresser sans discontinuer la coopération internationale en la matière.
Promouvoir ensemble la coopération internationale en ce qui concerne l'escorte maritime en coopérant activement dans l'escorte des navires du Programme alimentaire mondial, l'échange de renseignements, de personnels et d'informations entre les flottes chinoises et européennes, et les exercices conjoints consacrés à la lutte contre la piraterie, pour préserver ensemble la paix dans le Golfe d'Aden et au large de la Somalie.
Veiller à défendre conjointement l'autorité du mécanisme multilatéral du désarmement et à soutenir la Conférence du Désarmement de Genève dans ses efforts pour parvenir au plus tôt à un plan de travail global et équilibré et démarrer sans tarder un travail de fond. Renforcer la sécurité nucléaire internationale. Travailler à prévenir la militarisation de l'espace et la course aux armements dans l'espace et à y préserver la paix et la sécurité. Intensifier les échanges et la coopération dans le contrôle des exportations aux fins de non-prolifération.
Renforcer le dialogue et la coopération en matière de cybersécurité en vue de la construction d'un cyberespace de paix, de sécurité, d'ouverture et de coopération. Promouvoir, à travers la cyber task force Chine-UE et d'autres plates-formes, la coopération sino-européenne dans les domaines de la lutte contre la cybercriminalité, de la réponse aux urgences en matière de cybersécurité et du renforcement des capacités, et œuvrer ensemble à l'élaboration dans le cadre des Nations Unies des règles de conduite à respecter par les États dans le cyberespace.
3. Intensifier la coopération entre les organes législatifs et les échanges entre les partis politiques
La partie chinoise accueille favorablement et soutient un renforcement continu des échanges et de la coopération à de multiples niveaux et à travers différents canaux entre les organes législatifs chinois et européens sur la base du respect mutuel, de l'approfondissement de la connaissance réciproque, de la recherche de terrains d'entente par-delà les divergences et de la promotion de la coopération, et par le biais des mécanismes d'échanges réguliers et des groupes d'amitié bilatéraux.
Le Parti communiste chinois entend, dans un esprit consistant à "transcender les différences idéologiques et rechercher la connaissance mutuelle et la coopération", approfondir davantage les échanges avec les partis politiques des pays européens, les groupes politiques au Parlement européen et les formations politiques régionales européennes et établir des mécanismes de coopération à différents niveaux et à travers divers canaux dans le but de consolider la base politique du développement des relations sino-européennes.
4. Élargir la coopération en matière de défense et de sécurité
Accroître les échanges humains à différents niveaux entre la Chine et l'UE dans le domaine de la défense et de la sécurité, amplifier et élargir la coopération pragmatique, perfectionner le mécanisme de dialogue en matière de politiques de sécurité et créer des conditions favorables à l'élévation progressive du niveau du dialogue.
L'UE doit lever le plus tôt possible son interdiction de vente d'armes à la Chine.
5. Observer strictement le principe d'une seule Chine
La question de Taiwan touche aux intérêts vitaux de la Chine. Le principe d'une seule Chine constitue un fondement politique important des relations sino-européennes. Un développement durable et stable de ces relations suppose un traitement adéquat de la question de Taiwan. La partie chinoise apprécie l'UE et ses pays membres dans leur adhésion ferme au principe d'une seule Chine et souhaite que la partie européenne respecte les préoccupations majeures de la partie chinoise sur la question de Taiwan, s'oppose à l'"indépendance de Taiwan" sous toutes ses formes, soutienne le développement pacifique des relations inter-détroit et la réunification pacifique de la Chine, et fasse preuve de prudence face aux problèmes liés à Taiwan :
-- Les échanges de l'UE et de ses pays membres avec Taiwan doivent être strictement limités au cadre non officiel et non gouvernemental. Il ne faut ni autoriser les personnalités politiques taiwanaises à venir, sous quelque prétexte que ce soit, entreprendre des activités dans l'espace de l'UE et dans ses pays membres, ni entamer aucun échange officiel sous quelque forme que ce soit avec les autorités taiwanaises, ni signer avec elles aucun accord de nature officielle.
--Demander à l'UE et à ses pays membres de ne pas soutenir Taiwan dans ses tentatives d'adhérer aux organisations internationales réservées aux États souverains.
-- Demander à l'UE et à ses pays membres de ne pas vendre à Taiwan d'armements, ni d'équipements, ni de matériels, ni de techniques, susceptibles d'être utilisés à des fins militaires, et de ne pas développer d'échanges et de coopération militaires avec Taiwan, sous quelque forme que ce soit.
6. Encourager la coopération de Hong Kong et de Macao avec l'UE
Le gouvernement central de la Chine appuie et encourage le développement d'une coopération amicale et mutuellement avantageuse de la Région administrative spéciale de Hong Kong et de la Région administrative spéciale de Macao avec l'UE et ses pays membres selon le principe d'"un État, deux systèmes" et conformément aux dispositions des deux Lois fondamentales.
7. Traiter adéquatement les questions liées au Tibet
La partie chinoise apprécie la position de l'UE et de ses pays membres consistant à reconnaître que le Tibet fait partie du territoire chinois et à ne pas soutenir l'"indépendance du Tibet". La partie européenne doit, conformément aux principes du respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la Chine et de la non-ingérence dans les affaires intérieures d'autrui, traiter de manière adéquate les questions liées au Tibet, ne pas autoriser les meneurs de la clique du Dalaï-Lama à venir, à un titre quelconque et sous quelque prétexte que ce soit, entreprendre des activités visant la sécession de la Chine dans l'espace de l'UE et de ses pays membres, ne pas arranger de contacts d'officiels de l'UE et de ses pays membres avec eux sous quelque forme que ce soit et ne faciliter ni ne soutenir les manœuvres séparatistes anti-chinoises pour l'"indépendance du Tibet".
8. Poursuivre le dialogue sur les droits de l'homme
La partie chinoise entend poursuivre le dialogue sur les droits de l'homme avec l'UE sur la base des principes du respect mutuel et de la non-ingérence dans les affaires intérieures de part et d'autre, et dans le cadre du dialogue, développer une coopération en la matière et intensifier la connaissance réciproque pour favoriser le développement des relations sino-européennes et le développement de la cause des droits de l'homme en Chine et en Europe. La partie européenne doit accorder une importance égale aux différentes catégories des droits de l'homme, y compris les droits civiques, politiques, économiques, sociaux et culturels, ainsi que le droit au développement, voir de manière objective et impartiale la situation des droits de l'homme en Chine et cesser de s'ingérer dans la souveraineté judiciaire et les affaires intérieures de la Chine sous le prétexte des quelques cas individuels, afin de créer un bon climat au dialogue et à la coopération sino-européens sur les droits de l'homme.