Le niveau de la mer autour de Shanghai pourrait s'élever de 16 centimètres au cours des 20 prochaines années, mettant la ville en danger d'être submergée et menaçant l'approvisionnement en eau, selon une étude effectuée récemment par des experts de l'Université normale de l'est de la Chine, a rapporté le Jiefang Daily samedi.
« La hausse du niveau de la mer pose un danger pour toute la ville. L'ensemble de Shanghai, y compris les zones les plus densément peuplées, pourrait être submergé par des inondations », a prévenu Cheng Heqin, experte de l'Institut de recherche sur les estuaires et les côtes de l'université et membre de l'équipe de recherche, dans le Global Times.
Selon les recherches de Mme Cheng et son équipe, le niveau de la mer autour de Shanghai devrait augmenter de 5 à 8 millimètres par an au cours des 20 prochaines années, ce qui est au-dessus de la moyenne mondiale.
« Shanghai n'est pas en danger dans l'immédiat parce qu'elle est protégée par les systèmes de défense maritimes. Mais le niveau moyen des terres est déjà inférieur au niveau moyen élevé de la marée. Cela signifie sans les murs de prévention contre les inondations, la ville serait déjà sous l'eau au moment des marées les plus hautes », a-t-elle expliqué, ajoutant que la ville doit construire et améliorer en permanence ses défenses contre les inondations.
Le niveau de la mer constitue également une menace pour l'approvisionnement en eau pour plus de 23 millions d'habitants de la ville, selon les chercheurs.
« Plus de 70 % de l'approvisionnement en eau de Shanghai vient du réservoir Qingcaosha. L'élévation du niveau de la mer va réduire le nombre d'heures par année durant lesquelles nous pouvons y puiser de l'eau douce. Cela posera un gros problème dans l'assurance des besoins quotidiens en eau des résidents », a déclaré Mme Cheng.
L'élévation du niveau de la mer signifie qu'en 2030, il sera possible de puiser de l'eau douce dans le réservoir Qingcaosha seulement 2,11 jours par an en moyenne. Pour les deux autres réservoirs de Shanghai, Chenhang et Dongfengxisha, la moyenne sera de 0,54 et 0,15 jour par an respectivement, selon l'étude.
L'équipe de recherche a présenté aux autorités gouvernementales un plan pour régler ce problème, avec des suggestions pour assurer le maintien de l'approvisionnement en eau douce.
« Puisque Shanghai se trouve sur le dernier segment du fleuve Yangtsé, son approvisionnement en eau dépendra en grande partie des projets hydrauliques mis en œuvre le long du cours supérieur. Les autorités nationales devraient intervenir et assurer une répartition raisonnable des ressources en eau le long du fleuve », a souligné Mme Cheng.
Les différents projets d'eau en amont, y compris le barrage des Trois Gorges, le barrage de Gezhou, et le projet de dérivation d'eau du Sud vers le Nord, contribuent à la diminution du volume d'eau sur le cours inférieur, et à une augmentation conséquente de la salinité, ce qui compromet les réservoirs d'eau locaux, a-t-elle expliqué.