L'Agence pour la protection de l'environnement (APE) des Etats-Unis a proposé vendredi les premières limites d'émissions de gaz à effet de serre des nouvelles centrales électriques, mesure qui devrait presque certainement susciter l'opposition ou la réaction négative de l'industrie du charbon.
D'après la proposition, les nouvelles larges turbines à gaz naturel devront respecter une limite d'émission de 454 kg (1000 livres) de dioxide de carbone par mégawattheure, et les nouvelles petites turbines à gaz naturel une limite de 499 kg (1100 livres) de CO2 par mégawattheure.
Les nouvelles unités au charbon devront respecter une limite de 1100 livres d'émission de dioxide de carbone par mégawattheure, et auront la possibilité de bénéficier de "flexibilité opérationnelle additionnelle" si elles choisissent d'équilibrer leurs émissions sur plusieurs années, selon l'APE.
A l'heure actuelle, la centrale au gaz naturel de base aux Etats-Unis émet de 800 à 850 livres de dioxide de carbon par mégawattheure, et les centrales au charbon 1768 livres.
L'APE a proposé à l'origine de limiter les émissions de dioxide de carbone de toutes les centrales électriques à 1000 livres par mégawattheure en mars 2012, mais a décidé de réviser cette limite en avril pour répondre aux préoccupations soulevées par l'industrie du charbon ayant souligné l'impossibilité de respecter ces restrictions compte-tenu des technologies existantes.
Contrairement à la tentative précédente, la version révisée de la proposition établit des normes distinctes pour les nouvelles centrales électriques au gaz naturel et au charbon.
"Ces normes de pollution au carbone sont flexibles et réalisables. Elles préparent la voie pour la génération suivante de centrales électriques", a indiqué l'administratrice de l'APE Gina McCarthy lors d'un discours au National Press Club vendredi matin.
"Ces normes sont flexibles car elles établissent des normes différentes selon les différents types de centrales électriques. Ces normes sont réalisables car elles assureront des protections environnementales et de santé publiques majeures et sont le reflet de la performance démontrée d'une variété de technologies propres et efficaces venant du pays", a-t-elle ajouté.
Mme McCarthy a fait savoir que les nouvelles normes préparaient le terrain pour la poursuite des investissements publics et privés dans des technologies telles que la capture et le stockage du carbone (CSC). "Avec ces investissements, les technologies gagneront en maturité et deviendront aussi communes pour les nouvelles centrales électriques que les épurateurs le sont devenus aujourd'hui pour les centrales bien contrôlées", a-t-elle anticipé.
Les centrales électriques sont les plus grandes sources concentrées d'émissions aux Etats-Unis, représentant à peu près un tiers de toutes les émissions de gaz à effet de serre intérieures, d'après l'APE. Alors que le pays dispose de limites établies pour les pollutions à l'arsenic, au mercure et au plomb que les centrales électriques peuvent émettre, il n'y a actuellement aucunes limites nationales sur les quantités de pollution au carbone pour les nouvelles centrales électriques.
Le président des Etats-Unis Barack Obama avait annoncé une série de mesures pour réduire la pollution au carbone en juin, et Mme McCarthy a qualifié la nouvelle proposition de l'APE d'"une de ces étapes importantes" de mise en oeuvre du Plan d'action pour le climat de M. Obama.