Un lourd smog obscurcit la vue sur le centre-ville de Harbin, dans la Province du Heilongjiang, lundi. Kim Kyung -Hoon / Reuters |
Selon un porte-parole de la haute autorité de santé chinoise, les effets de la pollution de l'air extérieur sur la santé ne peuvent être évalués qu'après un suivi et une analyse quantitative des données à long terme.
Mao Qun'an, porte-parole de la Commission nationale de la santé et de la planification familiale, a déclaré mardi lors d'une conférence de presse que la surveillance par l'autorité des effets de la pollution de l'air extérieur sur la santé ne pourrait donner des résultats qu'après une longue période. Cette surveillance n'a commencé qu'à la fin de 2013.
En octobre, l'autorité a annoncé un plan de création d'un réseau de surveillance pour étudier les effets de la pollution de l'air extérieur sur la santé dans les trois à cinq prochaines années.
En décembre, Chen Zhu, ancien ministre de la santé, a écrit dans un article d'opinion publié dans le journal médical général britannique The Lancet qu'une étude de 2010 qui a découvert qu'au moins 350 000 personnes en Chine meurent prématurément chaque année en raison de la pollution de l'air extérieur « pourrait surestimer les effets sanitaires de la pollution de l'air extérieur ».
L'étude en question, menée par la Banque mondiale, l'Organisation mondiale de la Santé et l'Académie chinoise de planification environnementale, a conclu qu'entre 350 000 et 500 000 personnes meurent prématurément chaque année en raison de la pollution de l'air extérieur.
Chen Zhu, qui a été élu vice-président du Comité permanent 12e Congrès National Populaire en mars, a dit que ces résultats sont « une estimation internationale maximale ».
M. Chen s'est référé aux recherches de l'Académie chinoise de planification environnementale, qui a conclu que 200 000 décès prématurés seraient évités chaque année si le niveau annuel des PM10 (particules d'un diamètre de 10 microns) satisfaisait au plus haut niveau des normes de qualité nationales de l'air ambiant en Chine.
Selon l'étude Global Burden of Disease Study 2010, portant sur le poids des maladies dans le monde, environ 1,2 million de personnes en Chine sont mortes prématurément et 25 millions d'années de vie corrigées sur l'incapacité ont été perdues en 2010 en raison de la pollution de l'air.
Wang Wuyi, chercheur sur l'environnement et la santé à l'Académie chinoise des sciences, a déclaré que davantage de données sont nécessaires pour connaitre les effets de la pollution atmosphérique sur la santé des gens.
« La Chine n'a commencé à surveiller le niveau de PM2,5 (particules d'un diamètre de 2,5 microns) et ses effets sur la santé que depuis le début de l'année dernière dans des zones limitées, comme Beijing. Auparavant, il n'y avait pas de statistiques disponibles sur la relation entre les PM2,5 et la santé », a-t-il dit.
Yu Fang, chercheur à l'Académie chinoise de planification environnementale, qui a fait partie d'une étude 2013 sur la pollution extérieure et la santé en Chine, a dit que les recherches actuelles sur les effets sanitaires de l'exposition à long terme à la pollution de l'air ne peuvent se référer à des études similaires aux États-Unis, en raison de l'absence d'études pertinentes en Chine.
« Mais nous avons des études nationales sur l'exposition à court terme, et d'autres études liées à l'écologie », a-t-elle dit.
« Nous avons fait des tests qui montrent que si cinq à six personnes fument chacune une cigarette à l'intérieur, le niveau de pollution de l'air sera plus élevé que lors d'une journée de fort smog », a déclaré Mao Qun'an, le porte-parole, ajoutant que l'autorité dévoilera cette année un règlement sur le tabagisme à l'intérieur.
Les efforts menés par l'autorité pour contrôler le tabagisme à l'intérieur ont été entravés par le manque de sensibilisation du public sur les effets nocifs du tabagisme sur la santé.