Le Maroc a appelé à l'accélération de la coopération africaine à l'occasion de la 2ème édition du forum international Afrique-développement, initié sous le thème "quels leviers pour l'accélération de la coopération sud-sud?", organisée jeudi et vendredi à Casablanca, capitale économique du Maroc.
Le Maroc justifie son appel, chiffre à l'appui, par le fait que le royaume a tissé des relations politiques, économiques et institutionnelles avec un grand nombre de pays africains, entretient des relations de coopération avec 40 pays, régies par un cadre juridique fort de près 500 accords.
Selon M. Youssef Amrani, ministre délégué marocain auprès du ministre des Affaires étrangères et de la coopération, "Pour le Maroc, le développement des relations économiques et commerciales avec l'Afrique, est plus qu'un défi, c'est un impératif".
Ainsi, a-t-il poursuivi, le Maroc est partenaire à plusieurs projets de développement dans les domaines d'électrification, de gestion des ressources en eau et irrigation, d'infrastructures de base, de santé comme il accueille actuellement plus de 8.000 étudiants, dont 6.500 boursiers, de 42 pays africains. La présence d'entreprises publiques et de groupements privés dans 25 pays témoigne d'un engagement réel dans les tissus économiques nationaux mais procède d'une conviction, celle que les économies africaines recèlent des potentialités de croissance, a noté M. Amrani.
Le Maroc entretient des relations commerciales avec l'Afrique subsaharienne régies par des accords de coopération commerciale (Nation la plus favorisée -NPF), des accords préférentiels, ainsi qu'une initiative prise par le Maroc en 2000 pour accorder le droit d'exonération totale des droits de douane pour les produits en provenance des pays moins avancés (PMA) africains.
Selon l'Office des changes du Maroc, les exportations marocaines vers l'Afrique ont presque doublé en cinq ans, passant de 16,7 milliards de dirhams en 2006 à 30,5 MMDH en 2011 avec un taux de couverture de 60%.
Le royaume a également pris des initiatives en direction des pays des zones de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique (CEMAC). Il s'agit du relèvement du montant autorisé au titre des investissements marocains en Afrique à 100 millions de dirhams (MDH) contre 50 MDH pour le reste du monde et de la mise en place de Casablanca finance city (CFC) qui entend insuffler une nouvelle dynamique aux échanges avec les pays du continent. Le CFC est un centre d'affaires multi-métiers et un catalyseur des financements étrangers qui offre des services professionnels et de proximité aux clients avec un coût attractif.
A noter qu'un projet d'accord avec l'UEMOA a été paraphé en 2008 et plusieurs conventions de non double imposition et des accords de promotion et de protection des investissements (APPI) ont été signés.
A signaler que le forum de Casablanca a connu la tenue de plus de 3.000 rendez-vous d'affaires. Les secteurs les plus sollicités sont l'agro-industrie avec plus de 300 rendez-vous, le bâtiment et travaux publics (BTP), le commerce et distribution, l'industrie mécanique, électrique et électronique et le transport et la logistique.
Initié par le groupe marocain Attijariwafa bank, cet événement a été marqué par des rencontres B to B, des panels sur "le transport et la logistique", "la protection des investissements: cadre réglementaire et fiscal" et "le financement des échanges commerciaux et des investissements". Il a été procédé également à la remise des trophées de la coopération Sud-Sud à des entreprises africaines distinguées par leur capacité à créer des postes d'emploi et à nouer des partenariats interafricains.