Le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a déclaré lundi que les négociations sur l'avenir du Mali doivent être menées "en urgence".
"Un comité de négociation va être dégagé des assises (entre Maliens) pour discuter avec les rebelles au Nord-Mali. Ces négociations doivent être menées en urgence pour marginaliser d'une façon automatique l'option militaire", a annoncé le ministre sur les ondes de la radio algérienne.
Dimanche, Bamako a annoncé la tenue du 26 au 28 novembre de " concertations nationales au Mali", afin de fédérer les efforts des différents acteurs politiques et sociaux maliens autour d'une transition politique pacifique.
Cette annonce est une réponse favorable à la demande du mouvement Ansar Dine et du Mouvement National pour la Libération de l'Azaouad (MNLA) d'ouvrir un dialogue entre les rebelles du nord et le gouvernement central à Bamako.
Réitérant la position de son pays, M. Medelci a insisté : "Nous ne voulons pas de guerre dans notre voisinage immédiat. Nous voulons une solution politique. Cette solution est possible. La situation sur le terrain donne raison à la position algérienne. Les parties concernées participent à la recherche de la solution politique. Il y a des déclarations claires d'Ansar Dine et du MNLA précisant leur disponibilité au dialogue avec Bamako".
Concernant les groupes terroristes qui écument le Sahel, le chef de la diplomatie algérienne a affirmé dimanche qu'une lutte " implacable" contre les groupes terroristes d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO) doit être menée, parallèlement à la relance des projets de développement dans le nord du Mali.
Selon le ministre, les autorités maliennes croient actuellement à l'option du dialogue plus que par le passé. "Nous devons donner toutes ses chances à cette solution politique qui, seule, garantit l'unité du Mali et la présence des institutions sur tout le territoire du pays. L'option militaire ne garantit rien du tout", a-t-il soutenu.
La semaine dernière, les dirigeants des pays membres de la communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ont décidé à Abuja (Nigéria) d'envoyer au Mali une force de 3.300 soldats, qui rejoindront les 5.000 hommes déjà au Mali, afin de rétablir l'ordre et la paix dans le nord du Mali, tombé sous le contrôle des rebelles touaregs et des groupes extrémistes liés à Al-Qaida, à la suite du coup d'Etat à Bamako en mars dernier. Cette décision, approuvée par l'Union africaine (UA) deux jours plus tard avant d'être soumis au Conseil de sécurité de l'ONU, a poussé l'Algérie à se préparer face à l'option militaire en prenant, selon le ministère des Affaires étrangères, "les mesures appropriées pour assurer (..) la protection maximale de ses frontières".