Le président nigérien Issoufou Mahamadou a exprimé dimanche au peuple malien la solidarité et l'engagement du peuple nigérien à bâtir avec lui les bases "stratégiques" de la libération de son territoire occupé par les "forces obscurantistes et leurs alliés".
Lors d'une séance de travail dimanche, en marge de la visite au Niger du président malien Dioncounda Traoré, Issoufou Mahamadou a réitéré la position du Niger "qui est celle de la CEDEAO, de l'UA et de l'Onu" et qui table sur un consensus de la communauté internationale pour "faire face à cette situation inacceptable d'occupation, de violation de droit, de privation de liberté, de destruction de l'histoire et de la richesse culturelle du peuple malien".
Issoufou Mahamadou a indiqué que le Mali est aujourd'hui confronté au "péril le plus grave" de son existence. Selon lui, "le coup porté au Mali est un coup porté au Niger et à l'ensemble de la sous-région dont les peuples n'aspirent qu'à la stabilité, à la paix et au développement".
Le chef de l'Etat nigérien a rassuré son hôte que "le Niger est résolument engagé aux côtés du Mali en vue de la recherche d'une solution rapide, qu'elle soit de caractère politique ou militaire, pour mettre fin à cette grave crise entretenue par les terroristes et leurs alliés".
C'est dans cette logique, a-t-il rappelé, que le Niger soutient les démarches entreprises au sein de la Communauté économique de l'Afrique e l'Ouest (CEDEAO) qui ont abouti à l'adoption du concept harmonisé des opérations pour le déploiement de la force internationale et d'une résolution de l'Onu sur la situation au Mali.
Pour sa part, le président malien Dioncounda Traoré a regretté de constater des reculs dans la recherche de solution à la crise que connaît son pays depuis plusieurs mois et a demandé plus d'efforts de la communauté internationale.
Il a souligné la nécessité de prioriser "le dialogue seulement avec les frères maliens du MNLA et de Ansar Dine" alors qu'une intervention militaire est indispensable "pour combattre les terroristes du MUJAO et d'AQMI (islamistes armés)".
Le président malien préconise une réponse de la communauté internationale, estimant que la crise doit être résolue "très rapidement".
Dans le communiqué final de la visite de travail du président malien, les deux chefs d'Etat, après avoir pris acte des négociations en cours à Ouagadougou sous l'égide du médiateur désigné de la CEDEAO, le président du Burkina Faso Blaise Compaoré, ont vivement exhorté tous les mouvements rebelles maliens à renoncer à la lutte armée, à rompre définitivement avec AQMI, à rejeter le terrorisme, à reconnaître l'intégrité et l'unité territoriales du Mali ainsi que la forme républicaine et laïque de l'Etat malien.
Ils se sont engagés à cet égard à promouvoir la coopération et le partenariat entre les forces de sécurité et de défense des deux pays dans les zones frontalières pour combattre et neutraliser les réseaux terroristes, les enlèvements crapuleux, les trafics illicites d'armes, de drogues et de substances psychotropes.
Les deux chefs d'Etat ont par ailleurs lancé un appel au Conseil de sécurité des Nations unies afin qu'il soutienne formellement la démarche de la CEDEAO pour la restauration rapide de l'intégrité territoriale, de l'unité, de la concorde et de la démocratie au Mali par le déploiement effectif de la Mission Internationale pour le Mali (Misma).