Dans son objectif de réaliser une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 6,1% en 2013, contre 5,1% en 2012, le gouvernement camerounais mise sur un accroissement des recettes dans la filière bois par une augmentation des exportations de 2,3 à 2,9 millions de mètres cubes.
Avec des recettes moyennes annuelles estimées à 41 milliards de francs CFA (82 millions USD) pour une contribution de 6% au PIB, le commerce du bois représente un pan prioritaire de l'économie nationale du Cameroun, classé comme l'exportateur de bois le plus important d'Afrique. Son principal marché, l'Union européenne (UE) lui achète environ 80% de son produit.
Situé dans le Bassin du Congo en Afrique centrale, deuxième massif forestier du monde après les forêts de l'Amazonie, le pays est doté d'un patrimoine évalué à 19,6 millions d'hectares de forêts (soit près de la moitié de son territoire national) parmi lesquelles 12,8 millions sont classifiés pour l'utilisation forestière à long terme pour des forêts de production ou la conservation.
En plus des 2,9 millions de mètres cubes prévus pour l' exportation en 2013 contre 2,3 millions actuellement, les pouvoirs publics camerounais font par ailleurs savoir que « 1.500.000 mètres cubes seront vendus sur le marché intérieur du bois », mais excepté le bubinga, le wengue, l'iroko et le tali, principales essences dites précieuses interdites de commercialisation.
Depuis le 9 novembre, après une mesure similaire prise en 2011 par son prédécesseur Elvis Ngolle Ngolle, une décision du ministre des Forêts et de la Faune, Ngole Philip Ngwese, a renouvelé la suspension de commercialisation spécifique du bubinga et du wengue.
De l'avis du ministre, cette décision est appliquée « jusqu'à l'aboutissement de la procédure d'introduction de ces essences dans les annexes de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore menacées d'extinction (Cites) ».
Une fois ce processus effectué, la commercialisation des deux essences mentionnées sera relancée, mais avec une limitation de quotas d'exportation qui rentent à être déterminés par l'Agence nationale d'appui au développement forestier (ANAFOR).
Ces quotas sont déjà délivrés pour les exportations de débités, car l'interdiction d'exportation est surtout imposée au commerce de grumes. Les autorités camerounaises affirment encourager plutôt la transformation locale.
Le Cameroun a signé avec l'UE en 2007 un Accord de partenariat volontaire (APV) sur l'exploitation forestière relatif à un mécanisme dit FLEGT ou Plan d'action sur l'application des règlementations forestières, la gouvernance et les échanges commerciaux adopté par l'organisation continentale européenne en 2003.
Ce mécanisme vise à promouvoir la traçabilité du bois commercialisé par le Cameroun. Mais, des organisations de la société civile continuent de dénoncer un manque de transparence dans le secteur.