Le président égyptien Mohamed Morsi envisage de procéder à un remaniement de son cabinet après l'adoption de la nouvelle constitution, tandis que l'opposition appelle le peuple à manifester contre la gouvernance de M. Morsi.
M. Morsi a déclaré mercredi être en discussions à propos d'un remaniement ministériel avec le Premier ministre Hesham Qandil, au lendemain de l'approbation du projet de constitution égyptienne au moyen d'un référendum.
Il a louangé le gouvernement de M. Qandil, entré en fonction début août, soulignant qu'ils avaient travaillé "dans des conditions particulièrement critiques".
Des guerres de pouvoir font toujours rage en Egypte. Le ministre des Communications et de la Technologie de l'information Hany Mahmoud a récemment annoncé sa démission, indiquant qu'il ne pouvait pas supporter la "culture du gouvernement" après 30 ans de carrière au sein de compagnies de communication internationales.
M. Qandil a accepté le départ de M. Mahmoud, qu'il avait nommé en août, et a salué M. Mahmoud pour sa compréhension, a rapporté MENA, agence de presse égyptienne officielle.
Le Conseil judiciaire suprême (CJS) a exhorté mercredi le procureur général Talaat Abdullah à se retirer et à reprendre son poste de juge, après une rencontre visant à désamorcer la crise actuelle concernant le poste de procureur général.
Le mois dernier, M. Morsi a émis une déclaration présidentielle controversée qui incluait la nomination de M. Abdullah au poste de procureur général.
Cette manoeuvre a suscité la colère des juges et procureurs égyptiens, qui ont pris part à un sit-in près du bureau de M. Abdullah, qualifiant la décision de M. Morsi d'attaque contre l'indépendance de l'autorité judiciaire.
M. Abdullah a remis sa démission au CJS le 17 décembre avant de revenir sur sa décision jeudi dernier.
Par ailleurs, M. Morsi a signé mardi un décret pour appliquer la nouvelle constitution, presque immédiatement après son approbation par référendum.
La Commission électorale suprême d'Egypte a annoncé mardi soir que le nouveau projet de constitution avait été approuvé par 63,8% des voix dans le référendum auquel ont pris part 17 millions des 52 millions d'électeurs éligibles à travers le pays.
La plupart des libéraux et des gauchistes estiment que le projet de constitution, écrit par l'assemblée à dominante islamiste, ne représente pas tous les Egyptiens, surtout après le retrait de l'assemblée des représentants principaux du camp civil en raison de leur division infranchissable avec la partie islamique en regard de certains articles.
M. Morsi a indiqué que la constitution assurait les droits et libertés des citoyens, et supportait l'unité nationale, qui est le "pilier" de l'Etat.
Le président égyptien a ajouté qu'en raison de l'approbation de la constitution, "nous avons mis un terme à une période de transition qui a duré près de deux ans," ajoutant que les jours à venir verront le lancement de nouveaux projets visant à renforcer l'économie du pays.
De plus, M. Morsi a réinvité l'opposition à participer au dialogue national en cours, notant que son administration était dévouée au respect de la loi et de la constitution.
Le bloc principal de l'opposition égyptienne, le Front du salut national, a appelé mercredi le peuple à descendre dans la rue le 25 janvier 2013 pour manifester contre la gouvernance de M. Morsi.
L'organisation a affirmé qu'elle poursuivrait sa lutte pacifique contre une constitution qui ne fait pas consensus à l'échelle nationale, appelant tous les Egyptiens à marquer le 2e anniversaire de la chute de l'ancien président égyptien Hosni Moubarak en organisant une manifestation à travers le pays.