Le président ivoirien Alassane Ouattara a exprimé lundi à Abidjan son engagement à renforcer sa coopération avec le FMI avec l'espoir pour son pays d'être un "bon élève" de l'institution financière internationale.
"Je voudrais vous rassurer de notre engagement à renforcer notre coopération et à être conforme aux engagements pris pour être un bon élève du FMI", a dit le président ivoirien à la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, à l'issue d'une audience de plus d'une heure au palais présidentiel d'Abidjan.
La Côte d'Ivoire a signé avec le FMI un accord triennal qui lui a permis de bénéficier d'un prêt de 615 millions de dollars afin de redresser son économie après une décennie de crise militaro- politique ponctuée par une meurtrière crise post-électorale en 2010 et 2011.
Le programme comporte une série de réformes structurelles dans la filière café-cacao, le secteur énergétique, la gestion des finances publiques et le climat des affaires.
Dans le cadre de ces réformes, le gouvernement a réduit ses subventions dans le secteur du carburant et du gaz domestique ayant conduit mercredi à une hausse des prix à la pompe de l'essence super sans plomb et du gaz butane, au grand dam des ménages ivoiriens.
Alassane Ouattara s'est félicité, devant son hôte, des "progrès importants" réalisés par son pays depuis un peu plus d'un an, reconnaissant toutefois que son pays s'est appauvri avec un taux de pauvreté qui est passé d'un tiers à 50% de la population et dit son "ambition de réduire ce taux de moitié".
"Nous avons un grand défi, celui de la réconciliation", a ajouté le président ivoirien qui a annoncé des "actions spécifiques concrètes" tout en espérant que la justice va " accélérer" le dossier des détenus pro-Gbagbo de la crise post- électorale pour "contribuer à l'apaisement".
"Nous ne pouvons que souscrire à ces ambitions, soutenir ces objectifs et vous accompagner grâce aux concours financiers mis en place", a répondu la directrice générale du FMI, Christine Lagarde.
Elle a également mis l'accent sur les performances de l'économie ivoirienne qui passe d'une "contraction de cinq points en 2011 à un taux de croissance estimé à 8,5% en 2013".
"Je sais que pour 2013, le cadrage macroéconomique, la discipline dans la gestion des dépenses publiques, les grandes réformes structurelles, le rôle joué par le secteur privé en investissement et en accompagnement de votre économie seront les moteurs d'une croissance renouvelée pour le plus grand nombre", a poursuivi Mme Lagarde.
Elle a espéré que le "partenariat" entre la Côte d'Ivoire et le FMI "continuera d'être fructueux".
La directrice générale du FMI est arrivée à Abidjan dimanche pour une visite qui s'achève mardi.
Dans un discours prononcé devant les députés ivoiriens lundi, Christine Lagarde a dit sa confiance en un redécollage de l'économie ivoirienne après le "miracle" des années 1970 et 1980 et plaidé pour un "deuxième miracle" ivoirien.