Plusieurs membres de l'Union pour un mouvement populaire (UMP), principal parti d'opposition en France, ont exprimé leur regret de voir Gérard Depardieu, l'icône du cinéma tricolore, devenir un citoyen russe, un geste considéré pourtant comme un désespoir personnel par le Parti socialiste (PS, au pouvoir).
"Je souffre de voir la France devenir la risée du monde", a déclaré l'ancienne ministre française et membre de l'UMP, Valérie Pécresse, dans une interview publiée dimanche par l'hebdomadaire français Le Journal du dimanche (JDD).
Mme Pécresse a également dénoncé les effets pervers de la taxe à 75% des plus hauts revenus, dont l'adoption est toujours envisagée par l'actuel gouvernement français de gauche, qui doit rédiger une nouvelle version de ce dispositif fiscal visant les plus fortunés de France, à la suite d'une censure du Conseil constitutionnel (CC).
"Il faut bien comprendre que le seuil de tolérance fiscale est dépassé ! La censure des 75% (par le Conseil constitutionnel) est un premier avertissement : en France, les impôts ne peuvent pas être confiscatoires", a-t-elle affirmé.
"Cela entraîne le départ des plus riches et, beaucoup plus grave, la délocalisation des emplois et des centres de décision par les entreprises, un phénomène qui ne se voit pas pour le moment mais qui se traduira dans les chiffres du chômage", a-t- elle poursuivi.
D'autres membres éminents du principal parti de droite de France ont dénoncé les forts taux d'imposition auxquels sont soumis les riches en France, en réaction à l'exil fiscal tapageur de M. Depardieu, qui s'est d'abord installé en Belgique en décembre dernier avant de s'envoler pour la Russie, où il a reçu ce dimanche un passeport russe des mains du président Vladmir Poutine.
L'actuel président de l'UMP, Jean-François Copé, avait déjà déploré sur la chaîne d'information française i-Télé, le 17 décembre dernier, le "matraquage fiscal" entrepris par le gouvernement socialiste de François Hollande, en place depuis mai dernier.
"Ce que je regrette surtout, c'est de voir comment le gouvernement socialiste est en train de mettre notre pays par terre, ce matraquage fiscal qui touche tous les Français, cette manière de piétiner les talents, les artistes, les créateurs, les chercheurs, les entrepreneurs", s'était-il exclamé.
"Le vrai sujet ce n'est pas Gérard Depardieu et je suis choqué de l'acharnement dont il a été victime", avait-il indiqué, le lendemain, sur une autre chaîne d'information hexagonale BFM-TV.
C'est, en effet, après s'être vu qualifier de "minable" par le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault que M. Depardieu a exprimé sa volonté de rendre son passeport français, en décembre dernier.
Cependant, les membres de la majorité ont fini par tempérer leurs propos sur cet acteur emblématique et populaire du cinéma français, dont le comportement a certes décontenancé le public français ces derniers jours, sans entamer foncièrement son capital sympathie. La porte-parole du gouvernement français, Najat Vallaud-Belkacem, a récemment interprété l'exil de M. Depardieu, qui avait soutenu la candidature de l'ex-président Nicolas Sarkozy (UMP) à sa réélection lors des présidentielles 2012, comme un geste relevant d'un "désespoir personnel".
"Je crois que s'agissant de Gérard Depardieu les charmes du débat ont été épuisés maintenant", a-t-elle, en outre, affirmé dimanche, alors qu'elle était invitée au journal télévisée de la chaîne française TF1.