Le principal parti d'opposition français, l'Union pour un mouvement populaire (UMP), entame une année cruciale de reconstruction et de réconciliation, après les querelles et inimitiés intestines qui ont surgi au lendemain des primaires de novembre dernier.
Ses deux leaders rivaux, Jean-François Copé et François Fillon, qui avaient tous deux estimé avoir emporté la présidence de l'UMP, doivent se rencontrer la semaine prochaine, afin d'envisager les moyens de ressouder la formation politique, notamment à l' Assemblée nationale, a indiqué vendredi le journal français Le Figaro.
Les députés favorables à une victoire de l'ancien Premier ministre français, M. Fillon, avaient fait scission en lançant fin novembre un nouveau groupe parlementaire au sein du Palais Bourbon: le Rassemblement pour l'UMP ou RUMP, qui a attiré en son sein 68 membres sur les 194 élus UMP.
Cette rencontre entre les deux concurrents devrait permettre de tourner définitivement la page de cette scission parlementaire et de distribuer les postes de la direction du parti entre fillonistes et copéistes afin d'apaiser les tensions internes.
Le président du groupe UMP, Christian Jacob, a confié au quotidien de droite Le Figaro son souhait "de voir tous les députés (de son parti) réunis dès la rentrée (le mardi 15 janvier) ". "Cela correspond à l'accord global signé par Fillon et Copé", a poursuivi le député.
M. Copé, actuel président de la formation de droite, et M. Fillon, qui conteste les résultats de l'élection, ont en effet fini par conclure un accord fixant la tenue de nouvelles primaires en septembre 2013, soit avant la prochaine échéance électorale française : les élections municipales de mars 2014.
Après une fin d'année 2012 pour le moins tumultueuse, le parti de l'ex-président Nicolas Sarkozy (2007-2012) doit donc se recentrer sur son rôle de principal opposant politique face à la nouvelle majorité socialiste qui a émergé des dernières élections présidentielles et législatives de 2012.
En enterrant ainsi la hache de guerre, les deux leaders UMP pourraient permettre à leur parti de faire front contre les projets de loi et initiatives du gouvernement du président François Hollande.
"Les deux textes défendus par le gouvernement en cette rentrée - le contrat de génération et le mariage homo - vont nous y aider", a assuré M. Jabob, faisant référence au dispositif en faveur de l' emploi des jeunes et des seniors ainsi qu'à l'autorisation du mariage entre personnes de même sexe, tous deux défendus par M. Hollande.
Dans ses voeux de nouvelle année, le président en titre de l' UMP, M. Copé, a insisté sur l'esprit de "reconquête" qui devrait animer son parti en 2013, appelant à "une opposition solide, argumentée, tonique".
"L'UMP est là, bien vivante, et elle a montré avec ses trois victoires lors des dernières élections législatives partielles qu' elle était, en vérité, la seule force d'opposition crédible pour les Français", a-t-il notamment souligné.
De fait, ces trois scrutins, qui se sont déroulés en décembre et qui ont permis au parti de droite de conserver deux sièges de députés en région parisienne et d'en ravir un au Parti socialiste (PS) dans l'Hérault (sud), laissent augurer d'un possible retour en grâce de l'UMP, malgré la déception éprouvée par ses militants et sympathisants à la suite des primaires chaotiques du 18 novembre 2012.