Le président de la République centrafricaine, François Bozizé, a rencontré les forces vives de la nation, jeudi soir à Bangui, pour discuter du quota accordé aux différentes entités qui doivent se rendre à Libreville pour le dialogue. L'opposition démocratique qui se dit un "invité d'office" n'a pas pris part à cette rencontre.
Nicolas Tiangaye, coordonateur du Front pour l'annulation et la reprise des élections de 2011 (opposition), a dit ne pas avoir reçu d'invitation. Il a expliqué par contre que les chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) avaient déjà identifié, lors du sommet du 21 décembre 2012 à Ndjamena, les différents acteurs qui devraient participer à ces assises.
"Il s'agit du gouvernement, de la rébellion armée et de l'opposition démocratique", a-t-il souligné sans exclure la société civile.
Pour M. Tiangaye, ce sont les chefs d'Etat de la CEEAC qui invitent les entités à prendre part au dialogue de Libreville. Il a considéré la réunion de jeudi comme une "discussion préliminaire" de François Bozizé avec les protagonistes, avant d'aller aux négociations.
Il a réaffirmé par ailleurs la position de l'opposition démocratique allant dans le sens de la cessation des hostilités et l'ouverture d'un "pourparler de paix", devant permettre de trouver une "solution politique globale" à la crise que connaît la République centrafricaine depuis le 10 décembre où les rebelles de la coalitition de Séléka ont lancé des offensives jusqu'à 150 km de la capitale et cherchent à renverser François Bozizé.
Interrogé sur les chances de réussite de la rencontre de Libreville, Nicolas Tiangaye a répondu que "mieux vaut une mauvaise négociation que le crépitement des armes". Par contre, "l'opposition réserve la primeur de ces propositions de sortie de crise aux présidents de la CEEAC", a-t-il souligné.
Du côté de la société civile, l'on affirme avoir été impliqué en retard dans le processus. "Nous avons reçu une invitation téléphonique pour la rencontre d'hier avec le chef de l'Etat. Mais nous sommes allez qu'en même, même si nous sommes impliqué en retard dans le processus. Nous allons prendre part au dialogue parce que nous avons des choses à dire", a indiqué Maitre Marie Edith Douzima Lawson, coordonnatrice du Rséeau des ONG de défense des droits de l'homme.
Mais selon Modeste Gonda, président du Réseau des plateformes des ONG de l'Afrique centrale joint par Xinhua à Bangui, "Il y aura vingt-deux représentants de la société à Libreville, issus des jeunes, des femmes, des syndicats, du secteur privé, des ONG (organisations non gouvernementales, NDLR) de développement et des droits de l'homme, etc."
C'est une des conclusions des rencontres menées par le colonel gabonais Ben Agourou, sous-chef de la Mission de consolidation de la paix en RCA de la CEEAC, dépêchée de Libreville pour préparer ce processus qui vise la recherche d'une solution à la crise.
M. Gonda a mentionné le 8 janvier pour l'ouverture des discussions prévues à Libreville, citant le calendrier communiqué par le colonel Agourou.
Le pouvoir et les rebelles se sont déclarés tous favorables à ce dialogue direct mais l'opposition armée exige une transition sans le président Bozizé qui a de son côté promis un gouvernement d'union nationale incluant ses adversaires.
En présence du coordonnateur Michel Am Nondokro Djotodia, ex-consul de la Centrafrique à Nyala au Soudan et ex-fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères à Bangui, les responsables de la rébellion Séléka sont réunis jeudi en fin de journée à Bria (Est) pour préparer leur participation aux négociations de paix prévus à Libreville au Gabon, a appris Xinhua.
"Nous sommes en train de nous organiser pour le départ à Libreville", a déclaré le colonel Kader Kedegard, aide de camp du Nondokro Djotodia joint par Xinhua, "La composition de la délégation est quant à elle confiée à Eric Massi, porte-parole international de la rébellion à Paris en France".
Comme le gouvernement centrafricain dont le ministre de l'Administration du territoire, Jousé Binoua, joint jeudi matin, la coalition Séléka qui menace de renverser le pouvoir du président François Bozizé, ne confirme pas la date du 8 janvier annoncée par certaines sources pour l'ouverture des pourparlers de paix de Libreville.
"On ne nous a pas donné une date précise. On nous a parlé tantôt du 5, tantôt du 8 puis du 10 janvier. On attend demain ou le soir", a fait savoir l'aide de camp de Michel Am Nondokro Djotodia.
D'autres indications rapportées par des milieux diplomatiques à Bangui avancent plutôt le 10 janvier.