La force multinationale de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) est engagée à épargner la ville de Damara, dernier verrou à environs 70 km avant Bangui, la capitale de la République centrafrique, d'une éventuelle attaque des rebelles de la coalition Séléka qui menace de renverser le président François Bozizé, a réitéré ce mercredi, le commandant des ladite force, le général Jean-Félix Akaga, lors d'une conférence de presse à Bangui.
« Nous ne cèderons pas Damara, que cela soit clair. Si les rebelles attaquent Damara, cela veut dire qu'ils ont pris la résolution d'engager les dix Etats d'Afrique centrale dans la guerre », a-t-il déclaré.
Espérant que les rebelles n'arriveraient pas à une telle extrémité, le commandant de la Force multinationale de l'Afrique centrale (FOMAC) a répété que la ville de Damara constituait « la ligne rouge que les rebelles ne peuvent pas franchir ».
Des contingent des différents pays de la CEEAC, sont en cours de déploiement vers la ville de Damara pour renforcer les 400 autres qui s'y trouvaient déjà, portant le nombre total des troupes à environs 700.
Avec tout ce dispositif, le général Akaga pense que la FOMAC est capable de d'épargner la ville de Bangui d'une quelconque attaque des hommes du Séléka. « Pour l'instant, Bangui est militairement protégée d'une quelconque attaque des rebelles », assure-t-il.
De leur côté, les rebelles du Séléka qui sont à Sibut, environs 160 kilomètres au nord de Bangui depuis samedi, n'ont plus progressé. Ils affirment une intention de dialoguer avec le gouvernement pour trouver une solution politique et pacifique à la crise.
Dans son allocution traditionelle du nouvel an, François Bozizé avait à nouveau exprimé son désir de discuter non seulement avec les rebelles du Séléka, mais avec toute la classe politique centrafricaine. Ce qu'il avait dit la veille, au terme de sa rencontre avec le chef de l'Etat béninois, Thomas Boni Yayi, par ailleurs président en exercice de l'Union africaine.
Malgré ce semblant de calme, la population de la ville de Bangui vit toujours dans la peur. La fête du nouvel an s'est faite en famille à cause des restrictions liées au couvre-feu instauré par le gouvernement pour des raisons de sécurité.