Le président français François Hollande a déclaré jeudi que la présence militaire française en République centrafricaine n' a pas pour but d' intervenir dans les affaires intérieures centrafricaines mais de protéger les intérêts et les ressortissants de la France dans ce pays, rapporte jeudi la presse française.
"Si nous sommes présents, ce n'est pas pour protéger un régime, c'est pour protéger nos ressortissants et nos intérêts et en aucune façon pour intervenir dans les affaires intérieures d'un pays, en l'occurrence la Centrafrique", a indiqué jeudi matin le chef de l' Etat français en marge d' un déplacement au marché de Rungis.
Cette déclaration intervient au lendemain de l' appel lancé par le ministre centrafricain de l'Administration du territoire, Josué Binoua, qui a demandé l'intervention des soldats français en poste dans le pays pour contrer la progression des rebelles venus du Nord et qui se dirigent vers la capitale Bangui.
Des centaines de manifestants se sont rassemblés mercredi devant l'ambassade de France en Centrafrique pour exprimer leur mécontentement face au manque de soutien de la France dans les combats contre la coalition rebelle de SELEKA en progression.
Pour sa part, la coalition de l'opposition a déclaré que le gouvernement n'a pas honoré les accords de paix signés entre 2007 et 2011, selon lesquels le gouvernement doit offrir des soutiens financiers et d'autres aides aux insurgés ayant déposé leurs armes.
La manifestation intervient un jour après que le gouvernement centrafricain eut perdu le contrôle de la ville de Kaga Bandoro, située dans le centre du pays, la dernière des villes prises par les combattants de SELEKA ces dernières semaines.
La perte de Kaga Bandoro expose la capitale Bangui aux rebelles, qui avaient précédemment pris le contrôle de villes telles que Ndele et Bria, sans rencontrer de résistance des forces gouvernementales mal équipées. Le pays fait face au plus grand défi concernant sa sécurité depuis la formation du gouvernement en janvier 2009, suite à un dialogue politique tenu à Bangui.
Par ailleurs, dans un communiqué publié jeudi après-midi, le porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères, Vincent Floreani, a indiqué que "la France condamne la poursuite des hostilités en RCA de la part des mouvements rebelles" et qu' elle "appelle toutes les parties centrafricaines à s'engager de bonne foi dans les négociations qui s'ouvriront prochainement à Libreville (...) sous l'égide de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC)".