L'année 2012 a été incontestablement marquée au Niger, sur le plan économique, par le démarrage de la commercialisation du pétrole produit localement, les retombées de la visite officielle du président Mahamadou Issoufou à Beijing, et la réussite de la table ronde des partenaires sur le financement du programme de développement économique et social (PDES) 2012-2015, organisée à Paris (France).
En effet, la mise en vente de la production nationale d'hydrocarbures à la pompe dès le 1er janvier 2012, après le lancement à Oualéléwa, près de Zinder (900 km, Est de Niamey), des activités d'exploitation du pétrole d'Agadem, suivi de la mise en service de la raffinerie de Zinder, société à capitaux sino-nigériens, reste l'évènement qui aura le plus marqué la vie des Nigériens.
Le Niger jadis pays importateur du pétrole, signa d'office son entrée dans le cercle des pays producteurs et exportateurs de pétrole, avec tout ce que cela comporte comme dividendes importantes.
La SORAZ a une capacité de 100 000 tonnes. Elle produit environ 20 000 barils par jour pour un besoin national estimé à 7 000 barils par jour. Les 13 000 barils restant sont destinés à l'exportation.
La Chine a aidé le Niger à transformer ses atouts de ressources naturelles en atouts de développement. Actuellement, le Niger possède un système moderne d'industrie pétrolière complet. Il est devenu aujourd'hui non seulement un pays producteur de pétrole mais aussi un des rares pays africains où se raffine le pétrole.
Ce qui, selon Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), en visite au Niger, "ouvre des perspectives d'un avenir économique meilleur" au Niger.
Le FMI prévoit d'ailleurs pour 2012 un taux de 15%, ce qui n'est pas négligeable. "L'économie nigérienne figurera parmi les plus performantes du monde dans les années à venir. Il va de soi que l'or noir y sera pour quelque chose", selon l'institution financière.
Depuis, cet évènement n'a cessé de susciter un réel espoir au sein des populations qui voient en cela, une solution définitive à la pauvreté ambiante et une baisse légitime du prix du carburant à la pompe.
Par la faveur du lancement de la vente du pétrole produit au Niger, le consommateur nigérien achète désormais le litre d'essence qui était de 679 fcfa, à 579 f cfa à la pompe sur tout le territoire national, et celui de gazoil à 570 fcfa, alors qu'il était à 768 fcfa ; mieux, le gouvernement a annoncé une réduction de 40 cfa sur le litre de l'essence dès le premier janvier prochain.
La bouteille de gaz qui était de 6 500 FCFA, celle de 12 kg, et 3 500 FCFA, celle de 6 kg, auparavant, sont vendues respectivement aujourd'hui à 3 750 et 1 800 FCFA. Ce qui rend facilement accessible et disponible ce combustible qui est convoité par plusieurs pays de la sous-région.
Les Citoyens nigériens sont, dans leur majorité, persuadés que l'exploitation du pétrole nigérien apportera un grand changement de leur niveau de vie. Ils sont nombreux à reconnaitre que les retombées de la vente du pétrole ont contribué à la relance de l'économie du pays et à la réalisation de gros investissements dans le pays.
Aujourd'hui, le constat sur le terrain est reluisant avec la réalisation de plusieurs infrastructures, et les retombées économiques pour le Niger.
De l'avis des spécialistes, toutes les catégories d'agents économiques se verront directement ou indirectement affectés, par la faveur des retombées de la vente de l'or noir et ses dérivées.
Outre les recettes tirées directement de la commercialisation de ces trois produits à travers la Sonidep, l'Etat, dans ses droits régaliens perçoit les taxes, impôts, redevances et autres cotisations sociales, considérables.
Toujours sur le plan économique, nombreux sont les transporteurs et autres entreprises du pays, qui ont vu, grâce à l'exploitation du pétrole, leurs chiffres se fructifier.
La production qui, selon le président nigérien Mahamadou Issoufou, sera portée à 80 000 barils/jour en début 2014, dont 60 000 destinés à l'exportation, et 20 000 barils traités par la raffinerie selon le même ratio, "va générer des ressources et des recettes fiscales substantielles pour l'Etat, susceptibles de financer les ambitions de mon programme électoral, à hauteur de 9 milliards d'euros sur cinq ans".
Autre fait important de l'année 2012, toujours sur le plan économique, c'est également le succès enregistré par la table ronde des bailleurs de fonds sur le financement du PDES 2012-2015 et de l'Initiative 3N, organisée en novembre dernier dans la capitale française sous le haut patronage du président Mahamadou Issoufou, et qui a vu la participation de 60 délégations.
En effet, selon le ministre d'Etat nigérien en charge du Plan, M. Amadou Boubacar Cissé, qui a présidé la cérémonie de clôture, pour un gap à couvrir de 2 353 milliards de francs CFA, les contributions annoncées par les différents partenaires techniques et financiers à la rencontre ont atteint les 2 401,8 milliards de francs CFA, soit plus de 100% du gap identifié.
Cette table ronde a été aussi l'occasion pour le gouvernement de discuter avec ses partenaires sur d'autres aspects que le financement. ''Nous avons discuté de l'ensemble du dispositif institutionnel car il ne suffit pas seulement de mobiliser le financement. Il faut aussi avoir un appareil administratif capable d'utiliser ces ressources en temps et avec l'efficacité nécessaire pour avoir les résultats attendus'' précise M. Amadou Boubacar Cissé.
A mettre toujours au compte des performances économiques au titre de l'année, les retombées de la participation du Président de la République au forum sur la coopération sino-africaine, suivi d'une visite officielle à Pékin.
Tirant le bilan notamment de la visite de travail et d'amitié du Président Nigérien Mahamadou Issoufou, en Chine, M. Bazoum a indiqué que les entreprises chinoises intervenant déjà dans des secteurs importants pour l'avenir de l'économie nigérienne (dans les domaines du pétrole, des mines (l'uranium notamment), et des infrastructures), ont réaffirmé leur engagement dans d'autres domaines beaucoup plus que par le passé.
En outre, toujours lors de ses entretiens avec les autorités de Beijing, au cours de sa visite, le Président de la République Mahamadou issoufou a insisté sur la nécessité pour le Niger de se voir financé le pont Farié, à 60 km en amont, sur le fleuve Niger. Cette proposition est à l'étude.
Par ailleurs, les deux partis ont conclu des discussions engagées depuis longtemps entre le ministère nigérien du Plan avec Ex-im bank de Chine. C'est notamment un accord de prêt de l'ordre de 2 milliards de dollars, environ 1000 milliards de FCFA, "pour servir à des investissements d'infrastructures de nature à accélérer le développement de notre pays", a ajouté le ministre d'Etat Nigérien en charge de la Coopération.
Cette enveloppe, a-t-il précisée, est prévue pour être consacrée précisément au refinancement de la construction de la raffinerie de Zinder dont le coût initial était jugé un "peu surévalué" par le gouvernement nigérien. Les discussions ont permis de le négocier à un taux préférentiel, ce qui va réduire l'enveloppe que l'Etat va consacrer au refinancement de ce projet qui est déjà exécuté.
Egalement, la Chine, à travers Ex-im Bank de Chine, se propose de financer tout le projet de la production du charbon et la construction d'une centrale thermique de 200 mégawats avec l'exploitation prochaine des gisements de Salkadamna (région de Tahoua), pour un montant de 910 millions de dollars américains.
D'autres projets non moins importants, parmi lesquels la ligne électrique qui va transporter le courant produit à partir de la Société de Raffinerie de Zinder (SORAZ) jusqu'à Malbaza (région de Tahoua), siège de l'usine de cimenterie, seront également financés par la Chine.