L'année 2012 touchera à sa fin et le ministère du Budget et des Finances de la transition malgache évoque que les fondamentaux macroéconomiques ont pu être maîtrisés malgré la crise qui a sévi le pays depuis la fin 2008.
"Le taux de croissance économique est positif, l'inflation reste contrôlée, la situation budgétaire s'avère relativement soutenable, le solde du compte courant extérieur amélioré et la valeur de l'Ariary, la monnaie nationale malgache restant stable", a indiqué le ministère du Budget et des Finances.
Dans le secteur réel, le taux de croissance économique est révisé à 1,9%, contre 2,0% attendue dans la Loi de Finances 2012.
Cette légère baisse s'explique notamment par le ralentissement des activités du secteur secondaire ainsi que le report de la production de nickel et de cobalt de Sherritt, à Ambatovy, dans l'est du pays.
Les investissements s'établissent à seulement 22,8% du Produit Intérieur Brut (PIB) en 2012 dont 19,5% provient du secteur privé selon les chiffres du ministère des finances et du budget.
Le secteur primaire enregistre un taux de croissance de 0,2% contre 0,7% en 2011. Cette faible performance est surtout attribuable à la branche sylviculture, avec une baisse de la valeur ajoutée, de l'ordre de 4,5%, en raison de la recrudescence des feux de brousse et les trafics illicites de bois précieux.
Malgré le passage de cyclone en début d'année et les invasions de criquets, la branche agriculture a enregistré un taux de 0,8% contre un -1,2% en 2011.
Les efforts continus pour soutenir le développement rural en matière de redynamisation et de normalisation de plusieurs filières agricoles ont été renforcés afin d'assurer la sécurité alimentaire et le développement de l'agri business.
Par ailleurs, le taux de croissance dans la branche élevage et pêche a atteint 0,7%.
Le secteur secondaire affiche une croissance de 3,7% contre 3,4% en 2011, favorisée essentiellement par le développement des capacités productives des industries extractives (25,6%) et de la branche énergie en pleine restructuration et en phase d'adaptation aux énergies renouvelables (6,1%).
Ce ministère note également la redynamisation des zones franches industrielles (4,8%) et des industries textiles (1,9%) avec l'ouverture du marché européen ainsi que la reprise progressive des agro-industries, notamment sucrières.
Le secteur tertiaire est également en croissance de 2,7% contre- 0,3% en 2011, avec la reprise du tourisme et des branches qui lui sont affiliées tels que le transport de voyageurs (1,6%) et le transport de marchandises (3,5%).
Des baisses de performance sont toutefois enregistrées dans d' autres branches, notamment le bâtiment et travaux publics qui ont subi les impacts de la crise liés à la suspension des financements extérieurs des grands projets d'infrastructure.
Les interventions de l'Etat pour le maintien des prix des carburants à la pompe et la stabilisation du prix des denrées alimentaires dont le riz ont permis de maîtriser l'inflation.
En effet, le taux d'inflation en glissement annuel est de 7,6%, contre 6,9% en 2011. L'inflation moyenne a atteint 6,2% contre des niveaux nettement supérieurs en 2011, soit 9,5%.
Dans le secteur public, durant l'année 2012, la stratégie du gouvernement malgache en matière de politique budgétaire est basée sur la prudence.
A la fin juillet 2012, les recettes fiscales ont connu une légère augmentation par rapport à la même période de 2011, soit 1. 297,9 milliards d'Ariary contre 1.247,3 milliards d'Ariary en 2011.
Cette hausse se manifeste surtout au niveau des recettes douanières qui ont augmenté de 8,0%.(1 dollar équivaut à 2.000 Ariary).
En ce qui concerne les dépenses, le montant total à fin juillet 2012 s'élève à 1.577,8 milliards d'Ariary, dont 653,2 milliards d' Ariary pour les dépenses de personnel, 324,9 milliards d'Ariary pour les dépenses de fonctionnement et 361,1 milliards d'Ariary pour les dépenses d'investissements qui ont subi une forte compression du fait de l'austérité budgétaire et de l'absence de certains financements extérieurs, a mentionné le ministère de tutelle.
Quant au secteur extérieur, la situation des paiements extérieurs s'est légèrement détériorée par rapport à l'année 2011, avec une balance globale devenue déficitaire de 167,0 millions de DTS (droit de tirages spéciaux), contre un excédent de 79,9 millions de DTS en 2011.
Cette situation s'explique surtout par la régression des opérations en capital et financier, en raison notamment de l' absence des aides extérieures, a-t-on indiqué.
Néanmoins, les flux d'investissements directs étrangers, provenant largement du secteur minier, restent stables.
En outre, le solde de la balance commerciale s'est aussi détérioré, avec un déficit de 685,1 millions de DTS en 2012 contre 596,1 millions de DTS en 2011.
Pour le secteur monétaire, durant l'année 2012, la valeur de l' Ariary a été préservée à 3.381,9 DTS contre 1 Ariary et à 2.231,5 Dollar pour 1 Ariary.
Par ailleurs, avec le ralentissement des activités économiques, le niveau du crédit à l'économie reste faible, conclu le ministère malgache.