Le scrutin organisé le 18 novembre au sein de l'UMP (Union pour un mouvement populaire), principal parti d'opposition en France, pour élire le nouveau président du parti a donné lieu à une semaine de guerre fratricide que nombre de commentateurs et de dirigeants du parti qualifient de suicide. Les deux concurrents au poste de président, MM. Copé et Fillon, n'arrivent pas à se mettre d'accord sur le résultat de l'élection et la première tentative de médiation a échoué.
Le scrutin auquel quelque 300 000 adhérents de l'UMP étaient appelés à participer le 18 novembre pour élire le nouveau président du parti, a débouché sur un résultat très serré donnant Jean-François Copé en tête avec 50,03 % des voix, contre 49,97 % pour l'ancien Premier ministre François Fillon. Résultat contesté par ce dernier en raison de soupçons de fraude, l'écart entre les deux candidats n'étant que de 78 voix, selon les résultats officiels.
De fait, l'UMP s'est ouvertement retrouvée divisée en deux camps dès le 18 novembre au soir. Plusieurs personnalités du parti se sont retranchées derrière l'un ou l'autre des deux concurrents et n'ont pas hésité à défendre tout au long de la semaine dans les médias le point de vue de leur candidat, attisant ainsi les dissensions et précipitant le parti vers ce que beaucoup n'hésitent plus à appeler un suicide.
Une médiation menée par l'ancien ministre des Affaires étrangères Alain Juppé a bien été tentée dimanche 25 novembre pour réconcilier les deux camps, mais elle n'aura finalement pas permis d'entamer un début de dialogue entre les deux clans, M. Copé considérant que cette médiation était favorable à son concurrent.
Après l'échec de sa médiation, Alain Juppé en a appelé lundi matin sur RTL à l'intervention de l'ancien chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy, estimant qu'il "est le seul aujourd'hui à avoir l'autorité suffisante pour proposer éventuellement une sortie" et que "c'est à lui de jouer", Nicolas Sarkozy qui déjeunait lundi midi avec François Fillon et qui pourrait s'exprimer prochainement dans cette affaire.
Par ailleurs, certains dirigeants de l'UMP comme l'ancienne ministre et porte-parole de Nicolas Sarkozy en appellent lundi matin à l'organisation d'un nouveau scrutin pour sortir le parti de l'impasse, solution rejetée lundi par M. Copé, pour qui revoter "n'a pas beaucoup de sens".
Lundi matin la presse française titrait largement sur ce suicide de l'UMP, tandis que François Fillon menace de saisir la justice si M. Copé est confirmé à la tête de l'UMP et que les regards se tournent dorénavant vers M. Sarkozy, lui-même rattrapé par des ennuis judiciaires. Dans ce contexte, l'issue de ce litige électoral semble encore bien incertaine.