Les organisations syndicales et patronales françaises se réuniront jeudi et vendredi en vue d'un accord sur la sécurisation de l'emploi, qui fait l'objet de tractations depuis septembre et constitue l'une des pièces maîtresses du dispositif gouvernemental pour lutter contre le chômage.
Après avoir échoué fin décembre dans leurs négociations, représentants des syndicats et du patronat français se réuniront jeudi et vendredi pour tenter de clore leurs pourparlers sur la sécurisation de l' emploi, notamment sur la taxation des emplois à durée déterminée, indique lundi matin la presse française.
Si le gouvernement attend beaucoup de cet accord pour favoriser l' emploi durable et lutter contre le chômage, la présidente du Mouvement des entreprises de France (Medef, principale organisation patronale française), Laurence Parisot, est beaucoup plus dubitative, jugeant cette mesure contre-productive pour l'emploi.
"Le gouvernement doit me dire pourquoi et comment cette taxation inverserait la courbe du chômage et selon quelles modalités les administrations publiques, où une embauche sur deux se fait en CDD, seraient concernées", a indiqué Mme Parisot, citée lundi matin par le quotidien économique les Echos.
"Si le patronat ne bouge pas, il n'y aura pas d'accord", avait pour sa part prévenu vendredi sur France Inter Laurent Berger, secrétaire général du syndicat CFDT (Confédération française démocratique du travail).
"Il s'agit de conjurer une double peur : la peur du licenciement pour les travailleurs, la peur de l'embauche pour les employeurs", avait résumé le 31 décembre le président français François Hollande lors de ses vœux aux Français.
Le chef de l'Etat français, qui entend faire de la lutte contre le chômage sa priorité n°1 pour 2013 et inverser la courbe du chômage d' ici la fin de l' année, espère un accord "historique" entre syndicats et patronat pour en faire une pièce maîtresse de son dispositif pour l' emploi, aux côtés des emplois d'avenir et des contrats de génération.
"Un accord en profondeur enverrait un signal très positif sur la confiance des entrepreneurs et des ménages, ce qui pourrait les inciter à relancer les investissements et la consommation", analysait vendredi dans le Figaro Hervé Boulhol, économiste à l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Débutées il y a quatre mois, les discussions devaient s'achever fin décembre. Le gouvernement a d' ailleurs averti à plusieurs reprises que si aucun accord n' était trouvé l' exécutif trancherait par la voie législative.
Mais cet accord qui vise à flexibiliser le marché du travail en échange de contreparties pourrait ne pas être du goût de la gauche de la gauche du gouvernement et il n' est pas certain que le président Hollande, au plus bas dans les sondages, soit prêt à se mettre à dos une partie de l' électorat de gauche.