Après de récents échos portant sur l' existence d'un appareil sécuritaire parallèle pro-islamistes en Tunisie, le président du parti islamiste majoritaire, Ennahdha, M. Rached Ghanouchi, a démenti vendredi les informations laissant croire à une mainmise de ce parti sur les rouages et organes du ministère de l'Intérieur et à l'existence de structures sécuritaires parallèles exerçant pour son compte.
Lors d'une conférence de presse, M. Ghanouchi a estimé que ces informations "relèvent de l'affabulation destinée à polluer le climat politique et à alimenter les craintes des Tunisiens".
Après l'assassinat de l'opposant Chokri Belaïd le 6 février 2013, le parti Ennahdha fut fortement critiqué pour ses politiques adoptées en tant que parti majoritaire au pouvoir notamment aux niveaux sécuritaires et socioéconomiques.
Des proches à Belaïd ont même accusé Ennahdha d'être derrière l' assassinat et de défendre les Ligues de protection de la révolution, des associations pro-islamistes qui sèment, d'après l' opposition, la violence et le désordre dans le pays.
Dans ce cadre, le numéro un d'Ennahdha a exprimé que son mouvement refuse "la violence d'où qu'elle vienne et quel que soit son auteur". Ennahdha, a-t-il ajouté, "est attachée au modèle social tunisien de juste milieu, aux droits de la femme et à l' égalité entre tous".
Il a également espéré voir l'institution sécuritaire, parvenir rapidement à "démasquer le meurtrier du dirigeant du Front populaire Chokri Belaïd afin que ce crime cesse d'être une source de surenchères".
D'un autre côté, M. Ghanouchi a assuré que le nouveau gouvernement d'Ali Laarayedh "n'est pas le gouvernement d'Ennahdha bien que ce soit Ennahdha qui conduit la coalition dont il est l' émanation pour autant nous nous opposerons à tout programme du nouveau gouvernement qui serait incompatible avec celui du mouvement Ennahdha".
Le président d'Ennahdha a par ailleurs évoqué la question de l' engagement de jeunes tunisiens dans les combats contre le régime syrien, niant par la même que son mouvement soit partie prenante dans l'envoi de ces jeunes.
"Nul ne sait s'il y a des commanditaires de telles opérations et si certains jeunes sont poussés par un engagement personnel à participer à la révolution syrienne", toujours selon Rached Ghanouchi.