Des habitants d'Abidjan s'inquiètent du phénomène des tireurs embusqués qui a cours ces derniers jours dans la capitale économique ivoirienne, a constaté Xinhua.
Dans la nuit de mardi, le directeur général de l'école de police de Côte d'Ivoire, le général Alain Yao Brou, était tombé dans une embuscade tendue par des hommes armés dans le quartier chic de Cocody.
Dans la nuit de vendredi, le directeur général de l'Ecole normale supérieure (institut de formation des enseignants de Côte d'Ivoire), Valy Sidibé, a été également la cible de tirs d'homme armés embusqués et celui-ci a aussi été gravement blessé.
Plusieurs habitants ont été intrigués par ces faits répétés, et surtout par le mode opératoire utilisé par les tireurs.
"Apparemment, ces individus suivent leur cible et ouvrent le feu sur elle, ou alors ils connaissent son itinéraire et le coincent dans un piège", fait remarquer un sous-officier de police.
"Nous pensions au départ à des braqueurs mais le fait qu'ils disparaissent après leur forfait sans voler quoique ce soit montre que ce sont des personnes qui ont une autre intention", ont noté Ghislain Eba et Laurenne Tano, deux étudiants habitant le quartier de Yopougon (ouest d'Abidjan).
Ces habitants rappellent par ailleurs qu'il n'y a pas que des cibles civiles dans le viseur des tireurs, car les mois précédents, des soldats en faction dans des postes de contrôle et des commissariats ont été également victimes de ces inconnus armés.
LE CCDO A L'ÉPREUVE
La mise en place récente d'une unité spéciale de lutte contre les actes subversifs et la grande criminalité apporte toutefois un brin d'espoir.
Lundi, le président ivoirien avait présidé la double cérémonie d'installation officielle et de remise de matériel roulant au Centre de coordination des décisions opérationnelles (CCDO).
"Avec ce centre, nous aurons une surveillance rapprochée dans la ville d'Abidjan, divisée en cinq districts. Cette opération sera menée par des patrouilles mixtes de gendarmes, policiers et militaires sous la supervision des officiers supérieurs des différents corps", avait expliqué le chef de l'Etat.
Pour M. Ouattara, il s'agit d'une opération d'urgence qui devrait ramener la sécurité, la sérénité et la tranquillité au sein des populations ivoiriennes.
Le CCDO qui vient d'être porté sur les fonts baptismaux se trouve ainsi mis à l'épreuve, avec ce phénomène des tireurs embusqués que les populations espèrent voir enrayé au plus tôt.