Eu égard à l'ampleur de la crise sociale actuelle en Guinée et devant l'impérieuse nécessité de décrisper l'atmosphère politique agitée, le gouvernement guinéen s'est engagé à satisfaire l'essentiel des revendications de l'opposition, a-t-on appris samedi de source concordante.
Selon le porte-parole de l'opposition réunie dans le Collectif des partis pour la finalisation de la transition, de l'Alliance pour le développement et le progrès (ADP), du Club des républicains (CDR) et du Front d'union pour la démocratie et le progrès (FDP), Aboubacar Sylla, cet engagement fait suite à quatre jours de discussions intense entre les parties prenantes.
Pour lui, ses préalables concernent entre autre la mise en place d'un cadre de dialogue restreint composé du pouvoir, de l'opposition et d'un collège de trois facilitateurs désignés par le gouvernement, l'opposition et la communauté internationale.
De même, un appel à un facilitateur international sur la base d'une requête a été adressée vendredi par le gouvernement au Secrétaire général des Nations Unies, le gel effectif des activités de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) formalisé par un acte réglementaire dont le respect fera l'objet d'un suivi strict et l'accélération des procédures judiciaires devant aboutir à la libération, dans de brefs délais, des personnes détenues pour leur participation à la marche pacifique du 27 février dernier.
"En raison de ces avancées et tenant également compte de l'implication du mouvement social guinéen dans la résolution de la crise politique actuelle, l'opposition décide de d'ajourner sa marche pacifique et à la journée ville morte les 08 et 09 avril prochain" a dit M. Sylla, avant de demander aux populations guinéennes de "vaquer tranquillement à ses affaires ces jours", tout en restant mobilisé pour répondre favorablement à tout appel éventuel ultérieur.
L'opposition saisit cette occasion pour confirmer à l'opinion nationale et internationale sa volonté de participer activement à tout dialogue serein, sincère et constructif dont l'objectif serait de trouver, de façon consensuelle, des solutions à la crise politique, économique et sociale que traverse le pays.