Les leaders de l'opposition ont décidé dimanche de reprendre les "manifestations pacifiques" dès le 18 avril et de lancer une journée "ville morte" le 19 avril à Conakry et à l'intérieur du pays, au lendemain de l'annonce par le président Alpha Condé de tenir les élections législatives le 30 juin.
Au cours d'une plénière convoquée d'urgence pour examiner la situation politique, les leaders réunis au sein du Collectif des partis pour la finalisation de la transition, de l'Alliance pour le développement et le progrès (ADP), du Club des républicains ( CDR) et du Front d'union pour la démocratie et le progrès (FDP), ont rejeté la date annoncée "unilatéralement" par le président sans concertation.
Selon le porte-parole de l'opposition Aboubacar Sylla, cette décision du président Condé est de nature à bloquer complètement le dialogue et constitue une provocation de la classe politique.
"Nous pensons que l'initiative du président de la République compromet définitivement le dialogue politique qui était en train de s'amorcer entre le gouvernement et la classe politique", estime Aboubacar Sylla, président de l'Union des forces du changement ( UFC) et porte-parole de l'opposition.
Pour M. Sylla, il n'est plus question de demander un dialogue avec un gouvernement qui ne respecte pas la parole donnée et qui viole délibérément la loi, relative au processus électoral dans le pays.
Ainsi, pour ce faire, l'opposition décide de continuer les manifestations et les meetings politiques, jusqu'à la satisfaction de leurs revendications, notamment les renvois du couple Waymark- Sabary technologie (opérateur de saisi du fichier électoral) et la confirmation du vote des Guinéens de l'étranger.
Les acteurs politiques accusent le gouvernement de faire un semblant de dialogue, tout en refusant systématiquement de prendre en compte les revendications justes et justifiables des partis de l'opposition.
"L'opposition refuse d'être mise devant une situation de fait accompli", a précisé M. Sylla, avant d'ajouter que "les commissaires de l'opposition qui siègent au sein de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) n'ont pas étés impliqués dans la proposition d'une date électorale".
Par ailleurs, le porte-parole de l'opposition a annoncé le retrait définitif des représentants de l'opposition dans les institutions républicains, notamment la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et ses démembrements, afin d'éviter de cautionner la "fraude électorale" que prépare le gouvernement.