Les heurts durant la campagne électorale comptant pour les élections locales se multiplient et de nombreux observateurs s'inquiètent face à l'intensification de la violence à quelques jours du scrutin.
Après plusieurs campagnes de sensibilisation ont précédé la campagne afin qu'elle se déroule de manière apaisée et courtoise, tout avait bien commencé sur l'ensemble du territoire où les candidats et leurs partisans ont débuté tournées politiques dans la sérénité.
Mais au fil des jours l'on assistera à des attaques verbales qui vont s'accompagner par endroits de violences physiques, créant une atmosphère délétère dans plusieurs localités du pays.
DES AFFRONTEMENTS SANGLANTS
Des affrontements sanglants entre adversaires ont ainsi été signalés dans plusieurs communes du district d'Abidjan telles de Grand-Bassam, Koumassi, Treichville (sud d'Abidjan), Cocody, Bingerville (est d'Abidjan), mais aussi à l'intérieur du pays où des tensions sont perceptibles dans l'ouest du pays.
Les violences sont généralement engendrées par les croisements de caravanes adverses, de saccages de matériels et d'affiches de campagne par des partisans d'un autre camp, et de répliques à des attaques verbales.
Des staffs de candidats ont ainsi fait état de plusieurs blessés et de risques de nouveaux affrontements.
LE CODE DE BONNE CONDUITE IGNORÉ
Intrigués par cette escalade de la violence, des organisations non gouvernementales ont déploré le fait que les acteurs politiques aient ignoré le code de bonne conduite auquel ils ont unanimement consenti.
"Ces acteurs étaient censés mettre en place des observatoires locaux chargés de veiller au respect du code", a expliqué Mamadou Bamba, membre d'un comité régional du Mouvement ivoirien des droits humains (MIDH).
"Il est utile d'utiliser le code de bonne conduite pour ces élections, parce qu'il met en évidence les principes démocratiques fondamentaux", a expliqué pour sa part la représentante résidente de l'organisation National democratic institue (NDI) Dominique Dieudonné.
Pour celle-ci, les acteurs politiques doivent "absolument" respecter et faire respecter ce code pour des élections locales réussies.
De son côté, l'Opération des Nations-Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) qui se présente comme un partenaire de taille du gouvernement dans l'organisation des élections a exhorté les partis politiques engagés dans la course électorale à respecter le jeu démocratique.
"Il y a lieu de veiller au respect de la liberté d'expression, de la liberté de réunion. Ce processus électoral est important pour la Côte d'ivoire ; les acteurs politiques doivent adopter une attitude responsable et agir pour que le droit international soit respecté", a souligné la porte-parole de la mission onusienne, Sylvie van der Wildenberg.
NOUVEAUX APPELS A L'APAISEMENT
De nouveaux appels à l'apaisement sont alors lancés tant par le gouvernement que par des acteurs non étatiques.
Les autorités préfectorales des régions du Guémon et du Tonkpi (ouest), zone en proie à des violences récurrentes, ont repris leur bâton de pèlerin pour parcourir les localités et exhorter les candidats et leurs partisans à une campagne électorale citoyenne, dénuée de toute animosité et de toute provocation.
Les responsables administratifs des autres régions leur ont emboîté le pas, dans l'optique de faire baisser la tension et d'aller sereinement au scrutin le 21 avril.
Les autorités traditionnelles ne demeurent pas en reste dans cet élan de sensibilisation.
"Tous les candidats doivent se mettre à l'esprit de mener une campagne électorale civilisée. Nous voulons que tout se déroule dans la fraternité, la tolérance, et que tous s'inscrivent dans le processus de réconciliation sans état d'âme", a noté en substance le roi d'Abengourou (est) par la voix de son porte-parole Nanan Kouassi.
Les Ivoiriens attendent dans ce contexte les élections municipales et régionales prévues pour le 21 avril et nombre d'entre eux plaident pour des mesures sécuritaires dissuasives afin de permettre à chaque citoyen d'accomplir son devoir civique.
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