Le président ivoirien Alassane Ouattara a entamé mercredi une visite de quatre jours dans l'ouest de son pays, théâtre de meurtrières violences intercommunautaires et de récurrentes attaques de groupes armés non identifiés depuis la crise post-électorale de 2010.
Alassane Ouattara qui visite la région de l'ouest pour la deuxième fois depuis son accession au pouvoir en 2011 est arrivé à Man (chef-lieu de la région du Tonkpi), vers 16h30 (GMT et heure locale), en compagnie de son épouse.
Il a été accueilli à l'aérodrome de Man par le Premier ministre Daniel Kablan Duncan.
Le président Alassane Ouattara n'a pas fait de déclaration à sa descente d'avion.
Le programme de son séjour prévoit jeudi un conseil de ministres délocalisé à Man et un meeting populaire.
Le président Alassane Ouattara devrait ensuite se rendre dans les trois autres départements de la région du Tonkpi, Biankouma, Danané et Zouan-hounien.
Un analyste relève "trois enjeux" dans la deuxième visite de M. Ouattara à l'ouest.
"Le premier enjeu est celui de la sécurité", souligne-t-il faisant allusion aux attaques de plusieurs localités par des groupes armés non identifiés présentés par le gouvernement comme des miliciens et mercenaires restés fidèles au président Laurent Gbagbo déchu le 11 avril 2011 et détenu à la Cour pénale internationale (CPI) où il attend d'être jugé pour "crimes contre l'humanité" et "crimes de guerre".
Selon l'analyste, l'ouest continue de présenter "une situation explosive".
"A cause des nombreux conflits qui minent la région et où le risque d'affrontement communautaire reste élevé et parce que la crise a profondément divisée les populations, le défi de la réconciliation reste entier dans la région", explique-t-il.
Pour l'analyste, le troisième enjeu de cette visite d'Etat est celui de la "reconstruction".
"Une visite d'Etat est toujours bénéfique à une région en termes de développement. De nombreux chantiers sont ouverts avant sa venue et après son passage et c'est aussi l'occasion pour les populations de faire directement des doléances au chef de l'Etat", a-t-il encore expliqué.
Cette visite d'Etat dans le Tonkpi intervient exactement un an après celle effectuée dans les autres régions de l'ouest, le Cavally et le Guémon.