L'envoyée spéciale du Secrétaire général de l'ONU pour la région des Grands Lacs, Mary Robinson, a annoncé lundi des signes encourageants et "une nouvelle opportunité" dans les efforts de rétablissement de la paix en République démocratique du Congo (RDC).
"Je pense que cette réunion (du Conseil de sécurité, ndlr) a lieu à un moment où se présente une nouvelle opportunité", a indiqué Mme Robinson en vidéoconférence au Conseil de sécurité. Elle vient de terminer une tournée d'une semaine en RDC, au Rwanda, en Ouganda, au Burundi, en Afrique du Sud et en Ethiopie afin de solliciter les points de vues des chefs d'Etat et de gouvernement sur la mise en application de l'"Accord-cadre de paix, de sécurité et de coopération pour la République démocratique du Congo et la Région", initié par l'ONU et conclu en février 2013.
Il s'agit de sa première tournée régionale depuis qu'elle a été nommée envoyée spéciale du secrétaire général pour la région des Grands Lacs en mars.
Mme Robinson, ancienne présidente irlandaise et ancien Haut commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme s'est aussi fait l'écho de "quelques développements encourageants", les présidents Paul Kagame du Rwanda, Yoweri Museveni de l'Ouganda et Pierre Nkurunziza du Burundi ayant "exprimé leur volonté de s'acquitter de leurs engagements au titre de l'Acccord-cadre" et soutenu son rôle en tant qu'envoyée spéciale dans la région.
L'Accord-cadre, adopté en février avec le soutien de 11 pays et de quatre organisations internationales (les 11+4), vise à mettre fin aux conflits et à la crise en RDC et à rétablir la paix dans la région.
Il est encourageant de constater que les dirigeants de la région, notamment les présidents Joseph Kabila de la RDC et Paul Kagame du Rwanda, poursuivent leur dialogue, que ce soit au niveau bilatéral ou sous les auspices de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs qui doit tenir un sommet sur les récents développements dans la région en juillet.
La visite de Mme Robinson s'est déroulée dans un contexte de tensions alimentées par les déclarations des rebelles du M23 en réaction au déploiement d'une brigade d'intervention au sein de la Mission de stabilisation des Nations Unies en RDC (MONUSCO). Cette brigade sera chargée de mener des opérations offensives ciblées contre les groupes qui menacent la paix et la sécurité dans l'est de la RDC. Suite à cette annonce, le M23 aurait assuré qu'il ne participerait plus aux pourparlers en cours à Kampala.
"L'écrasante majorité des Congolais que j'ai rencontrés ont accueilli avec enthousiasme le déploiement de la brigade", a indiqué Mme Robinson.
Cette unité, a-t-elle souligné, est un "outil important", qui doit être considéré comme un "élément d'un processus politique beaucoup plus vaste visant à trouver une solution globale à la crise dans l'est de la RDC". Il est également essentiel que cette brigade respecte pleinement les droits de l'homme et le droit international humanitaire dans le cadre de ses opérations.
Par ailleurs, Mme Robinson a réitéré son soutien aux négociations de Kampala, actuellement en suspens, entre le gouvernement de la RDC et le M23.
Mme Robinson a indiqué qu'elle envisageait d'effectuer une deuxième tournée dans la région avant la fin du mois.