La communauté internationale s'est mobilisée mercredi à Bruxelles pour "réussir la paix" après avoir gagné la guerre au Mali, avec un engagement total de 3,25 milliards d'euros.
A l'initiative de l'Union européenne (UE) et de la France avec le Mali, la conférence internationale des donateurs "Ensemble pour le renouveau du Mali" a réuni 108 pays et institutions. Le montant des engagements financiers est en effet supérieur à l'objectif prévu de 1,96 milliard d'euros des organisateurs.
Les donateurs aideront ainsi les autorités de Bamako à financer leur Plan pour la relance durable du Mali, qui s'étendra sur deux ans (2013-2014).
Parmi les principaux contributeurs, figurent l'UE (520 millions d'euros sur deux ans), la Banque mondiale, le FMI, la Banque islamique d'Investissement (BID) et des dizaines de pays.
L'aide de Paris s'élève à 280 millions d'euros sur deux ans, a annoncé le président français François Hollande lors de la clôture de la conférence, estimant qu'il s'agissait d'"un effort important à un moment où nous connaissons des difficultés financières". Il a souligné que "chaque euro de l'UE doit être efficacement utilisé au Mali". Pour M. Hollande, le maintien de l'intégrité du territoire, la décentralisation démocratique et la relance de l'économie constituent trois piliers pour préparer l'avenir du Mali, frappé par la suspension de l'assistance internationale après le coup d'Etat du 22 mars 2012 puis une guerre avec les groupes terroristes du Nord. "Aucune fraction du territoire malien ne doit être détachée de ce processus", a dit M. Hollande.
Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a pour sa part mis l'accent sur le "triade" développement-démocratie- sécurité.
"Si la sécurité est une condition nécessaire pour garantir stabilité et prospérité à long terme, elle n'est toutefois pas suffisante, il faut engager un processus politique inclusif de réconciliation nationale, de légitimation démocratique du pouvoir et de développement durable", a affirmé le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.
Le président par intérim malien, Dioncounda Traoré, a reconnu l'importance de 3D - développement, démocratie et défense. Il a remercié à cette occasion la France, l'UE, les pays voisins ouest- africains pour leur aide à Bamako face aux offensives des groupes terroristes. Il s'est engagé à "faire tout" pour que les élections se tiennent de manière pacifique, crédible et inclusive avant la fin du mois de juillet prochain.
Selon des agences des Nations Unies, une année de crise au Mali, qui est l'un des plus pauvres pays du monde, fait plus de 174.000 réfugiés dans des pays voisins et 300.000 personnes déplacée, avec la destruction d'un nombre d'infrastructures.