Le monde des affaires connaît un ralentissement voire une paralysie avec la réduction des activités dans les marchés de Conakry, la capitale guinéenne, où certains opérateurs économiques ont décidé de fermer leurs boutiques pour des questions de sécurité, après les actes de vandalisme perpétrés contre des commerces durant les événements malheureux enregistrés récemment lors des manifestations de l'opposition.
Le constat est patent. La capitale guinéenne a en effet retrouvé son calme, après des convulsions sociopolitiques qui ont fait une douzaine de morts, selon des sources officielles, mais les activités économiques elles tournent au ralenti.
Cet état de fait à en croire des opérateurs économiques interrogés par un reporter de Xinhua, sous le sceau de l'anonymat, vise à protester contre les pillards, qui se sont attaqués, il y a une dizaine de jours au marché de Cosa, où les magasins furent vandalisés, et une partie du marché incendié.
Avant ces actes de vandalisme qui ont visé ce marché, le marché de Taouyah ainsi que le principal marché de la capitale furent la cible d'individus, en février dernier. C'était lors d'une autre manifestation de l'opposition, qui avait dégénéré en émeutes.
Cette situation d'insécurité a fini par provoquer une psychose chez de nombreux commerçants, pour qui le seul moyen d'échapper désormais à ces attaques, c'est de fermer boutique. En attendant de voir ce que les autorités compétentes vont entreprendre pour lutter contre cette insécurité.
Cette réaction des opérateurs économiques serait en fait spontanée. Il ne s'agit pas d'une action concertée en fait, à en croire le Groupe organisé des hommes d'affaires (GOHA), qui n'a pas donné de mot d'ordre de suspension des activités sur les marchés. Mais qui comme tout le monde vit la situation avec circonspection.
Concernant les actes de vandalisme commis en février contre des magasins de certains marchés de Conakry, le GOHA a estimé récemment les pertes subies suite à ces incidents à près de 60 milliards de francs guinéens soit 6 millions d'euros.
Cette association chargée de défendre les opérateurs économiques avait procédé à une enquête auprès des victimes, à la demande du gouvernement guinéen, qui avait promis de se pencher sur le cas de ceux qui ont été la cible de ces pillages.
A ce jour, aucun dédommagement n'a encore été accordé aux victimes, d'après nos informations.
Ce ralentissement des activités sur les marchés de la capitale guinéenne a entraîné une hausse des prix des produits. Comme on peut le constater ces dernières semaines, avec un circuit d'approvisionnement presque fermé.
Ce sont finalement les pauvres consommateurs qui paient les frais de cette crise qui affecte la vie économique dans la capitale. Une conséquence des violences qui ont été enregistrées à Conakry, depuis le début de l'année, suite à une mésentente entre le pouvoir et l'opposition autour des préparatifs du scrutin législatif.