Le renversement du président égyptien Mohamed Morsi par l'armée mercredi a provoqué des réactions diverses de la part des pays de la région du Moyen-Orient.
Suite aux manifestations de masse organisées pour demander la démission de M. Morsi, l' armée égyptienne a accordé 48 heures aux puissances politiques pour trouver une sortie à la crise politique. A l' expiration de l' ultimatum militaire, et après que le président a insisté sur son maintien au pouvoir dans un discours télévisé, le ministre de la Défense a annoncé une feuille de route prévoyant le renversement du chef d' Etat.
Le Hamas palestinien, dont les partisans sont descendus dans les rues de Gaza pour célébrer la victoire de M. Morsi en juin 2012, a déclaré mercredi que la chute du président égyptien n' aura aucun impact sur le mouvement islamique qui contrôle la bande de Gaza.
Jeudi, le gouvernement du Hamas qui dirige Gaza a affirmé ne pas interférer dans les affaires internes des autres Etats, notamment dans le renversement de M. Morsi. "Nous, dans la Bande de Gaza, n' intervenons pas dans les affaires internes des pays arabes ou islamiques, et ceci est notre position ferme", a déclaré Ziad AlZaza, vice-Premier ministre du gouvernement du Hamas.
Toujours du côté palestinien, le président Mahmoud Abbas a félicité jeudi le leader par intérim Adli Mansour, espérant qu' il parviendra à "satisfaire les demandes de liberté, de dignité et de stabilité du peuple".
M. Mansour, chef de la Justice égyptienne, a prêté serment jeudi matin en tant que chef d' Etat par intérim jusqu' à élection d' un nouveau président.
Saluant l'armée d' Egypte, M. Abbas a souligné qu' il "a maintenu la sécurité et a empêché le pays de dévier vers un avenir incertain".
La feuille de route militaire a également été saluée par le ministre des Affaires étrangères des EAU, qui a déclaré mercredi que l' armée égyptienne avait prouvé une fois de plus être "le bouclier fort " qui protège le pays.
"Je suis vraiment convaincu que les Egyptiens pourront dépasser les moments difficiles actuels afin
d'atteindre un avenir sûr et prospère", a déclaré Cheikh Abdullah Bin Zayed AlNahyan, cité par l' agence de presse officielle WAM.
Le gouvernement syrien, avec qui M. Morsi avait rompu les relations en raison de ses liens avec le Hezbollah, a félicité jeudi le peuple d' Egypte dans un communiqué, l'appelant à "défendre sa victoire".
Similairement, le Maroc a appelé les Egyptiens à maintenir l' unité nationale, la stabilité et la sécurité. "Prenant note des décisions de l' armée égyptienne pour une étape transitionnelle, le Maroc souligne le besoin de préserver l' unité nationale de ce grand pays, sa sécurité et sa stabilité", a déclaré le ministère marocain des Affaires étrangères dans un communiqué jeudi.
Alors que des centaines de Tunisiens ont fêté le renversement de M. Morsi devant l' ambassade égyptienne à Tunis, le gouvernement à majorité islamique n' a pas commenté cet événement.
Du côté de l' opposition, le parti turc Justice et Développement (AKP) a déclaré que le "coup militaire" en Egypte est un signe de "sous-développement ", soutenu par des puissances étrangères, selon le porte-parole de l' AKP, Huseyin Celik. "Nous devrions le considérer comme un coup infligé directement au peuple d' Egypte", a affirmé le président du parti islamique turc aux journalistes.
Pour sa part, le leader du Parti populaire (opposition turque), Kemal Kililcdaroglu, a déclaré que "les coups d' Etat militaire ne peuvent être acceptés, j' espère que la démocratie triomphera bientôt".
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