Le président égyptien par intérim Adli Mansour a nommé mardi l'ex-ministre des Finances, Hazem al-Beblawi, au poste de Premier ministre et la figure centrale du Front de salut national (FSN), Mohamed ElBaradei, à celui de vice-président en charge des Affaires étrangères au sein du gouvernement de transition.
M. Beblawi a occupé les fonctions de ministre des Finances dans le cabinet de l'ex-Premier ministre Essam Sharaf, qui a démissionné fin novembre 2011.M. ElBaradei, actuel leader du FSN, formation réunissant l'opposition au président déchu Mohamed Morsi, est l'ancien directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
Le président Morsi, objet de nombreuses critiques, a été destitué mercredi par l'armée après que plusieurs millions de manifestants sont descendus dans la rue pour dénoncer sa "mauvaise gestion" du pays depuis sa prise de fonctions il y a un an. Les forces armées ont alors confié le pouvoir présidentiel au président de Cour suprême constitutionnelle, Adli Mansour, afin qu'il dirige le pays pour une période transitoire.
Samedi soit, le nouveau conseiller en communication de la présidence a démenti la nomination de M. ElBaradei comme Premier ministre par intérim du pays. Le parti salafiste al-Nour s'est opposé à ce choix en raison des affiliations de M. ElBaradei.
Par ailleurs, le Parti Liberté et Justice (PLJ), soit la branche politique des Frères musulmans a, lui aussi, rejeté la nomination de M. ElBaradei en tant que Premier ministre.
Plus tard dans le journée de mardi, les forces armées égyptiennes ont indiqué sur la télévision publique, qu' "aucune faction ne devrait dévier de la crise, car la destinée de la nation est plus sacrée que l'entrave portée aux intérêts publics, quelles que soient les excuses invoquées".
Le ministre de la Défense, Abdel-Fattah al-Sissi, a souligné dans son allocution que la destinée de la nation ne saurait devenir une source de complots et de manoeuvres politiques.
Le bilan des violences de lundi entre forces de l'ordre et partisans du président déchu s'est élevé à 51 morts, tandis que 435 personnes ont subi des blessures par des tirs de grenaille et de balles réelles. Le PLJ a décrit cet incident comme un "massacre " contre des citoyens pacifiques qui manifestaient contre le "coup d'Etat" ayant renversé la semaine dernière le président élu, appelant le peuple égyptien au "soulèvement".
Le président égyptien par intérim Adli Mansour a adopté lundi une déclaration constitutionnelle temporaire, détaillant le calendrier de la période de transition débutant le jour de la publication du texte et durant au moins six mois jusqu'à la tenue d'élections présidentielles.
Dans le communiqué militaire, M. Sissi a réaffirmé que le président par intérim légitime et représentant de la plus haute autorité judiciaire égyptienne a émis une déclaration constitutionnelle avec un calendrier fixe pour l'élaboration d'une nouvelle constitution, de manière à préserver et à réaliser la volonté du peuple.
La feuille de route du président intérimaire, dont les grandes lignes sont énoncées dans sa déclaration constitutionnelle, cherche à rasséréner les Égyptiens et vise à lancer un processus tout en transparence, a ajouté le ministre de la Défense.