Le pouvoir actuel en Tunisie " doit tirer la leçon des événements survenus en Egypte afin d' éviter d'éventuels dérapages dangereux que pourrait jouer le pays", a souligné mardi le président de l'Assemblée constituante Mustapha Ben Jaafar.
Lors d'une conférence de presse, M. Ben Jaafar a dénoncé la campagne menée par plusieurs parties politiques visant la dissolution de la Constituante. "Les appels à dissoudre l'unique institution légitime du pays est une affaire dangereuse". D'après lui, il s'agit d'une tentative de "reproduire le scénario égyptien en Tunisie".
Depuis le déclenchement de la crise politique en Egypte avec l'éviction du président Mohamed Morsi par l'armée, certains partis politique et des composantes de la société civile ont appelé à dissoudre la constituante et l'actuel gouvernement dirigé par le parti islamiste Ennahdha.
Parmi les principaux défendeurs de cette idée figurent le parti Appel de Tunisie (centre droit) présidé par l'ancien Premier ministre Béji Caïd Essebsi et le Front populaire, principale coalition de l'opposition formée d'une dizaine de partis.
Appel de Tunisie tout comme le Front populaire ont avancé deux revendications fondamentales: la formation d'un nouveau gouvernement national de sauvetage et une commission d'experts en droit constitutionnel pour rectifier la version finale du projet de la nouvelle Constitution tunisienne soumis actuellement au débat général à l'Assemblée.
Mardi dans l'après-midi, des représentants de certains partis politiques devraient imposer à l'Assemblée constituante un ultimatum pour parachever sa mission et finaliser la nouvelle Constitution, a-t-on appris des coulisses d'une réunion de concertation entre des représentants de l'Union pour la Tunisie ( coalition comportant entre autres Appel de Tunisie) et le Front populaire.