La dernière semaine de la campagne électorale pour le premier tour de l'élection présidentielle au Mali s'ouvre lundi avec une amélioration qui permettra aux élections d'identifier leurs bureaux de vote avant le jour du scrutin, dissipant ainsi une des inquiétudes de ceux-là demandent leur report de l'élection de quelques mois.
Démarrée le 7 juillet, la campagne électorale entame sa troisième et dernière semaine ce lundi avec le lancement officiel de l' opération d' identification des bureaux de vote par les électeurs.
Pour ce faire, les autorités de la transition, à travers la délégation générale aux élections (DGE), une structure chargée de la bonne tenue du fichier électoral, ont mis en place un site web qui permet aux électeurs de connaître leurs lieux de vote. Les opérateurs de téléphonie mobile ont été également mis à contribution afin que les électeurs puissent connaître leurs bureau de vote via les "SMS".
Saluant cette initiative de la DGE, un électeur malien de Bamako, Amadou Maïga, a affirmé : "C' est une bonne chose parce que sans cela, je ne savais pas comment j' allais faire, à part aller me présenter au bureau de vote où j' ai voté lors des dernières élections de 2007".
Cette dernière semaine de la campagne débute également avec une situation salutaire et non des moindres, à savoir l' ouverture ce lundi à Bamako de la première réunion de suivi et d' évaluation de l'accord préliminaire de Ouagadougou, signé le 18 juin entre le gouvernement malien et les groupes rebelles touareg du Mouvement national pour la libération de l' Azawa (MNLA) et du Haut conseil pour l'unité de l' Azawad (HCUA), conformément aux dispositions de l' accord. Cette réunion est élargie à la communauté internationale qui sera notamment représentée par la MINUSMA.
A une semaine de l' élection présidentielle, à travers cette réunion, les autorités de la transition et les leaders de la rébellion touareg, réaffirment leur engagement et leur détermination à aller dans le sens de la réconciliation et de la paix, toute chose préconisée par l' accord de Ouagadougou qui accorde une place prépondérante à la tenue de l' élection présidente à l' issue de laquelle le processus de paix connaitra son épilogue. En effet, 60 jours après le choix du futur président, il est prévu des pourparlers inter-maliens pour une paix durable.
Par ailleurs, il est à noter que l' avant-dernière semaine de la campagne électorale qui vient de s'achever, c' est-à-dire la semaine dernière, a été marquée par la formation de 85 officiers de police et gendarmerie des différentes régions du Mali qui ont reçu durant cinq jours des cours en maintien de la paix en période électorale. Cette formation a été jugée satisfaite par Lucien Vermeir, chef de la police de la MINUSMA.
Celle-ci (semaine dernière) aura été également marquée par l' augmentation du taux de retrait des cartes NINA ; l'affichage des listes électorales. Selon la loi la électorale malienne, cette liste doit être affichée une semaine avant le jour du scrutin, comme pour que la DGE a connu une légère avance dans ce domaine.
A l'image de la première semaine de la campagne électorale, la deuxième semaine a été dominée par les déplacements des candidats à Bamako et en l' intérieur du pays, une situation qui sera continuelle à en juger l' agenda des candidats, qui prévoient de nombreux mouvements (meeting et autres manifestations) dans la capitale et ailleurs.
A la lumière de tous ces éléments, s' il n' y avait pas ce que des maliens appellent "le cas Kidal", on aurait pu affirmer que les choses évoluent de façon positive. Cependant, tel n' est pas le cas car la situation sécuritaire, de l' avis de nombreux maliens, "n' est pas aussi rassurante".
Les événements des derniers jours (du jeudi au samedi), ayant causé la mort de 4 personnes, de nombreux blessés et des dégâts matériels dans la cité de l' Adrar des Iforas (ville de Kidal), l'enlèvement des agents électoraux à Tessalit qui ont été libérés par la suite, prouvent que l' aspect sécuritaire mérite qu' on y accorde beaucoup plus d' attention, selon plusieurs personnes interrogées sur la situation de la région de Kidal.
L' armée malienne était absente de Kidal depuis janvier 2012 avant de signer son retour le 5 juillet dernier à la faveur de la signature de l' accord de Ouagadougou, tout comme l' administration malienne. Malgré le retour de l' armée malienne dans la ville de Kidal avec un détachement de 150 hommes, la situation sécuritaire reste préoccupante dans la région de Kidal et l' unanimité est faite là-dessus tant par les civils que les militaires.
Selon le directeur de l'information et des relations publiques des armées du Mali, le lieutenant-colonel Souleymane Maïga, "il faut des effectifs supplémentaires à Kidal, des éléments à Tessalit, Tinsako, Aguel' hoc", entre autres.
Il convient de signaler qu'en dépit de cette situation sécuritaire qualifiée de "peu reluisante", les ambitions des autorités politiques et des leaders des groupes rebelles touareg ainsi que tous les candidats qui continuent leurs mouvements (activités de campagnes) ne sont pas entamées (entachées) comme en témoignent leurs déterminations et leurs engagements : aucun d' eux n' a affirmé la rupture du processus électoral en cours.
Il reste qu' à souhaiter que l'élection présidentielle se déroule dans la paix et la quiétude afin qu' il n' y ait pas de violence ou crise post-électorale comme l' ont récemment préconisé notamment les leaders des organisations féminines et religieuses du Mali.