A l'issue du scrutin du 28 juillet dernier, le candidat du rassemblement pour le Mali (RPM), Ibrahim Boubacar Kéita, dit IBK, et celui de l'Union pour la république et la démocratie (URD) Soumaïla Cissé, qui ont respectivement 39,24 %, et 19,44% des suffrages exprimés, sont passés au deuxième tour. Maintenant, l'heure est aux tractations politiques en vue de départager les deux challengers le 11 août prochain.
S'il est clair que d'aucuns ont clairement exprimé leur point de vue en ce qui concerne leurs soutiens à un candidat ou un autre, cependant, d'autres sont à un stade de réflexion.
Ainsi, parmi les candidats malheureux qui ont spécifié leurs positions, on retient celui venu en troisième position à savoir Dramane Dembélé de l'Alliance pour la démocratie au Mali (ADEMA-PASJ) ayant obtenu 9, 59%, qui a invité samedi les militants de son parti et ses sympathisants à voter IBK.
Evoquant les raisons de cette consigne de vote, Dramane Dembélé a indiqué qu'il voit en IBK "l'homme qui répond à l'aspiration des Maliens à la stabilité, la paix et la sécurité" ; "le candidat qui répond également à la volonté et le désir ardent des Maliens à redonner à notre pays, le Mali, son honneur et sa dignité".
Expliquant les raisons de ses consignes de vote au profit d'IBK, Dramane Dembélé a ajouté " l'appartenance de l'ADEMA-PASJ et du RPM à la même famille politique, celle de l'international socialiste dont nous partageons les mêmes valeurs de gauche".
Celles-ci sont entre autres raisons pour lesquelles Dramane Dembélé a dit avoir "lancé un appel solennel à tous les militants de l'ADEMA-PASJ et tous mes compatriotes qui ont voté pour moi à reporter leur voix sur le candidat Ibrahim Boubacar Kéita".
Dans ce lot de soutien à IBK, on note les consignes de vote de Dr Hamed Sow du parti Rassemblement travailliste pour le développement (RTD), qui était candidat au premier tour de l'élection présidentielle du 28 juillet.
S'ajoutent à celui-ci, Mamadou Sangaré de Blaise de la Convention démocrate socialiste (CDS), Cheick Kéita de l'UDA, Oumar Ibrahim Touré de l'Alliance pour la république (APR), créé il y a deux mois. M. Touré est un transfuge de l'URD.
Quant au soutien à Soumaïla Cissé, candidat de l'URD, au deuxième tour, il devrait certainement s'attendre aux consignes de vote des partis signataires d'une alliance créée à la veille de la présidentielle du 28 juillet.
Il s'agit de "l'Alliance pour la Sauvegarde de la Démocratie et la République ADR/FDR", regroupant des acteurs politiques du FDR, un front de refus au coup d'état militaire du 22 mars 2012, qui prévoyait de "soutenir le candidat d'ADR/FDR".
Dans ce lot, on retient les consignes de vote du candidat de l'Union des Mouvements et Alliances pour le Mali (UMAM), JeamilleBittar, qui a affirmé vendredi que son "soutien ira au FDR" en l'occurrence à Soumaïla Cissé.
Par ailleurs, certains candidats malheureux au premier tour à l'image de l'ancien Premier ministre Modibo Sidibé de la Convergence pour un Nouveau Pôle Politique (CNPP-An Ka Wuli) et Housseïni Amion Guindo de la Convergence pour le développement du Mali (CODEM) n'ont pas pour l'instant spécifié leurs positions.
Modibo Sidibé et Housseïni Amion Guindo viennent respectivement en quatrième et cinquième positions avec moins de 5%, après IBK, Soumaïla Cissé et Dramane Dembélé.
S'adressant samedi à ses militants et sympathisants lors d'une conférence de presse, Modibo Sidibé a déclaré : " après le premier tour, maintenant, il faut maintenir le cap et tourner le regard vers l'avenir".
De l'avis de Modibo Sidibé, signataire de l'Alliance pour la Sauvegarde de la Démocratie et la République(ADR/FDR), "le soutien" à l'un des candidats au deuxième tour "est un sujet de réflexion".
S'agissant de Housseïni Amion Guindo, transfuge du RPM d'IBK, celui-ci a fait savoir qu'il "va d'abord consulter sa base électorale".
Pour sa part, l'unique candidate de la compétition, l'honorable député, Haïdara Aïchata Cissé dite Chato, investie par la coalition des Associations des femmes et des jeunes qui porte son nom "l'Alliance Chato Mali 2013", n'a pas donné de consigne de vote à présent.
De l'avis de plusieurs observateurs et analystes de la scène politique malienne, "il faut encore attendre un peu pour savoir les positions des uns et des autres qui ne se sont pas exprimés, car les tractations politiques sont toujours en cours".
Selon la loi électorale au Mali, les résultats provisoires donnés par le ministère de l'Administration territoriale, chargé de l'organisation des élections, doivent être validés par la Cour constitutionnelle, l'institution délibérative, à qui revient le dernier mot.