Le président de la transition malgache Andry Rajoelina a profité de son discours prononcé mercredi à la 68ème session de l'Assemblée Générale des Nations Unies pour dénoncer "l'incompréhension et à l'inflexibilité" de la communauté internationale en ce qui concerne la crise politique malgache.
M. Rajoelina a affirmé que partout dans le monde, des gens descendent dans la rue, ou occupent des places, pour se faire entendre.
De même, a-t-il, Madagascar souhaite pouvoir bénéficier de la compréhension manifestée à l'endroit des dirigeants lorsque le peuple malgache s'est soulevé contre un régime contesté, pour revendiquer une vie meilleure, à travers la mise en place d'un véritable changement.
"Or, ce ne fut pas le cas, Madagascar, bien au contraire, a dû faire face à l'incompréhension et à l'inflexibilité d'une Communauté Internationale à plusieurs vitesses, sans parler de lecture et d'application dogmatique de textes, alors que des soulèvements populaires ailleurs, dans des conditions identiques, avaient suscité bienveillance et sollicitude", a-t-il martelé.
"Des efforts doivent être désormais fournis, pour faire cesser les inégalités de traitement, des pays en crise politique. Il faut prendre connaissance de l'aspiration populaire et de la réalité sur le terrain, pour ne pas se tromper sur la décision à prendre. Ce qui est valable ailleurs, ne l'est-il pas pour autant pour Madagascar", a-t-il continué.
"Malgré toutes les restrictions économiques et sociales, ainsi que l'absence de soutien et d'aide de la Communauté Internationale, dont ils ont pâti ces dernières années, les Malgaches ne sont pas tombés dans le piège du conflit interne dont certains n'auraient pas hésité à profiter (..) et Madagascar a pu éviter la guerre civile", a-t-il dit.
Madagascar vit dans une crise politique depuis fin 2008. Des manifestations massives conduites par Rajoelina, maire d' Antananarivo de l'époque, ont fini par la chute du président Marc Ravalomanana. Le 25 mars 2009, ce dernier s'est exilé au Swaziland puis en Afrique du Sud, après avoir remis ses pouvoirs à un directoire militaire le 17 mars. Rajoelina, s'est investi le 21 mars 2009 en tant que président de l'autorité transitoire.
Rajoelina n'a pas assisté à l'Assemblée générale de l'ONU en 2009 et 2010 mais après la signature de la feuille de route pour la sortie de crise le 17 septembre 2011, il a pu prononcer son discours sur la tribune de l'ONU en 2011 et 2012. Cette année, c' est la dernière fois qu'il prend la parole en tant que président de la transition puisque l'élection présidentielle malgache se tiendra le 25 octobre prochain.