La précampagne entamée par certains candidats à l'élection présidentielle du 25 octobre prochain est vivement contestée par des entités politiques malgaches.
Selon la loi relative à l'élection du premier président de la quatrième République, la campagne électorale à la présidentielle commence trente jours avant la date du premier tour et prend fin vingt-quatre heures avant le jour du scrutin.
D'après le calendrier électoral publié par la Commission Electorale nationale indépendante pour la transition (CENIT), le premier tour de l'élection présidentielle se tiendra le 25 octobre prochain et donc, la campagne y afférente devra commencer vers le 24 septembre prochain.
Toutefois, quelques candidats à la présidentielle ont, depuis la semaine dernière, multiplié des meetings et descente dans les régions et provinces de Madagascar, que les autres candidats qualifient de précampagne avant la date légale.
Le Comité de suivi et de contrôle (CSC) de la Feuille de route pour la sortie de crise malgache a réagi face à cette "précampagne " en annonçant qu'il va saisir la Cour électorale spéciale (CES), qui est responsable du règlement du contentieux électoral, concernant les infractions constatées par rapport aux élections, notamment la précampagne.
Le comité compte également envoyer une lettre de rappel à l'ordre aux candidats concernés par cette précampagne dont les anciens ministres du gouvernement qui se sont portés candidats, de respecter la loi en vigueur.
La candidate aux élections présidentielles du parti "Ampela mpanao pôlitika" (Femme dans la politique, APMP), le Dr Brigitte Rasamoelina, a dénoncé les campagnes électorales avant l'heure menées par certains de ses concurrents et qui font du tapage sur la voie publique afin d'attirer les gens à venir assister à des meetings électoraux.
Elle a dénoncé également le fait que ces candidats utilisent la télévision nationale malgache (TVM) pour leurs descentes sur terrain en effectuant des publi-reportages politiques alors que d'autres candidats n'ont eu droit qu'à quelques secondes sur cette chaîne nationale.
Le candidat Patrick Raharimanana a également dénoncé l'utilisation abusive de la chaîne publique, la télévision et radio nationales malgaches (TVM – RNM) par un candidat et son supporter ministre dans le gouvernement de la transition. « En plus de l' utilisation des biens publics, campagne électorale avant l'heure », a-t-il indiqué.
Patrick Raharimanana a ainsi évoqué la Loi organique n° 2012- 005 portant Code Electoral, qui stipule que « l'utilisation des biens publics ainsi que des prérogatives de puissance publique, à des fins de propagande électorale entraîne l'annulation des voix éventuellement obtenues par l'option ou le candidat ou la liste de candidats mis en cause, dans la ou les localités où l'infraction a été constatée ».
Il compte ainsi demander la disqualification de ces candidats et attend le verdict de la CES et celle de la CENIT concernant ces infractions si ces entités comptent vraiment appliquer la loi.
Concernant ces remarques relatives à l'élection, le secrétaire général du ministère de l'Intérieur, Thierry Rakotonarivo, a rappelé qu'en dehors des périodes de campagne officielle, il est obligatoire de demander auprès du chef de district une autorisation avant de tenir une réunion publique sinon il y a infraction.Notons que 33 personnalités se sont portés candidats à l'élection présidentielle malgache prévue se tenir le 25 octobre prochain pour le premier tour et le 20 décembre pour le deuxième tour.