4 millions d'habitants des zones rurales de Madagascar sont en situation d'insécurité alimentaire suite à la récolte réduite de cette année, a indiqué le communiqué conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l' alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondiale (PAM), reçu mercredi.
Environ 28 % des ménages ruraux souffrent d'insécurité alimentaire ; au total, quelque 4 millions de personnes sont touchées dans 20 régions, a-t-on précisé.
« La production de riz, l'aliment de base de cette île de l'Océan indien, et de maïs a souffert de conditions météorologiques capricieuses et d'une invasion de criquets. L'insécurité alimentaire risque de toucher 9,6 millions d'autres personnes », selon les deux organisations des Nations Unies dans un rapport de la Mission conjointe d'évaluation des récoltes et de la sécurité alimentaire à Madagascar.
Les conditions météorologiques irrégulières l'an dernier, les cyclones en début d'année qui ont causé des inondations, suivis d'une période de faible pluviosité ainsi que l'invasion acridienne sont, entre autres, les facteurs de cette mauvaise campagne agricole, a mentionné notre source.
Selon la mission FAO/PAM, la production rizicole a fléchi de 21% cette année, ce qui entraînera un déficit national de riz de 240 000 tonnes pour la campagne de commercialisation 2013/14. Quant à la production de maïs de 2013, elle ne saura satisfaire les besoins intérieurs et on estime à 28 000 tonnes les besoins d'importation pour combler le déficit.
« La nourriture est la principale dépense d'environ un tiers des ménages qui y consacrent jusqu'à 75 % de leur budget », indique le rapport FAO/PAM. « Ces chiffres sont voués à augmenter du fait de la hausse des prix, alors que les salaires n'ont pas été ajustés aux taux d'inflation », a-t-on indiqué.
La sécurité alimentaire de 9,6 millions d'autres personnes pourrait se détériorer avec la hausse des prix durant la période de soudure (d'octobre à mars) avant la récolte. La prochaine saison cyclonique, qui dure de novembre à avril, suscite également des préoccupations, a indiqué le rapport.
Notons qu'un programme triennal de lutte antiacridienne, mis en oeuvre par la FAO et le gouvernement malgache, a démarré fin septembre avec des opérations aériennes visant à identifier et localiser les populations acridiennes et ce pour éviter de nouveaux ravages aux cultures et l'aggravation de l'impact sur la production nationale en 2014.