Le Premier ministre burkinabé Luc Adolphe Tiao a exhorté les chefs traditionnels à peser de tout leur poids pour régler "les conflits de plus en plus récurrents autour des successions de chefferie".
"En tant que dépositaire de la sagesse et de nos valeurs culturelles ancestrales, le gouvernement compte sur votre accompagnement pour régler et apaiser les conflits qui deviennent de plus en plus récurrents autour des successions de chefferie", a déclaré Luc Adolphe Tiao mardi au cours d'une rencontre avec une délégation de chefs coutumiers au palais présidentiel.
"Si nous ne prenons pas garde, ces crises pourraient à terme saper les bases de votre autorité et ouvrir une ère d'instabilité dans nos régions", a-t-il prévenu.
Le Premier ministre a relevé que la chefferie traditionnelle est une institution incontournable dans l'animation de la vie politique, socioéconomique et culturelle au Burkina.
"Les chefs traditionnels, a-t-il expliqué, ont été mis à contribution dans la résolution de la crise sociopolitique et militaire au premier semestre de l'année 2011".
Le porte parole des chefs coutumiers a déclaré pour sa part que "les coutumes sont des valeurs et si nous avons eu le chef de l' Etat et le gouvernement pour échanger ensemble sur ces préoccupations, cela va permettre aux chefs coutumiers de bien jouer leur partition pour la paix sociale".
Au Burkina Faso, les différents régimes qui se sont succédé de 1960, date d'indépendance du pays, ont consacré la chefferie traditionnelle dans un rôle de force morale et sociale.
Depuis une dizaine d'années, des intronisations de nouveaux chefs font l'objet de contestations débouchant la plupart du temps sur des violences et des affrontements avec à la clé des morts.
Aujourd'hui, des voix s'élèvent de plus en plus contre l' implication des chefs coutumiers dans la politique alors que la chefferie coutumière a été institutionnalisée suite à la modification de la Constitution en juin 2012.