Environ 200 journalistes et techniciens des médias d'Etat ont manifesté mardi à Ouagadougou pour la première fois depuis deux décennies, en vue de dénoncer l' "immixtion" des autorités du ministère de la Communication dans le traitement de l'information et réclamer de meilleures conditions de vie et de travail.
A l'appel du Syndicat autonome des travailleurs de l'information et de la communication (SYNATIC), les agents de la Radiotélévision du Burkina (RTB), des Editions Sidwaya, des Centres émetteurs et du Système d'information du gouvernement (SIG) ont observé un sit-in de trois heures, devant le ministère de la Communication.
Ils exigent "l'arrêt de l'immixtion des autorités du ministère de la Communication dans le traitement de l'information au niveau des médias publics". Cette ingérence a "pris de l'ampleur" ces derniers temps, indiquentles leaders de la manifestation qui évoquent "l'intervention directe" des responsables du ministère de la Communication dans le traitement médiatique de la marche de l'opposition, le 29 juin dernier.
A travers une déclaration conjointe, le SYNATIC et l'Association desjournalistes du Burkina (AJB) dénoncent en outre la "couverture partisane" des grèves du Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNSHA) et du Syndicat national des télécommunications (SYNATEL), ainsi que les "censures imposées" dans le traitement des activités de l'opposition politique, des syndicatset de certaines organisations de la société civile.
Dans sa plateforme revendicative, le SYNATIC réclame un statut particulier en faveur des hommes des médias, qui tienne compte des contraintes du journalisme.
Le ministre de la Communication, Alain Edouard Traoré qui, selon la loi burkinabé, est le directeur de publication des médias d'Etat, a démenti les accusations de l'ingérence de son département dans les médias.
"Nulle part, il ne s'est opéré une censure sur aucun élément de reportage", s'est-il défendu.