Après la nouvelle ligne maritime maghrébine lancée début mai entre le Maroc et la Tunisie, l'entrée en service de la ligne maritime Maroc-Libye sera effective le 5 septembre prochain.
C'est le résultat des négociations menées par l'Association marocaine des exportateurs (ASMEX). "Plusieurs chefs d'entreprise ont pu nouer des contacts intéressants, mais buttent sur le problème de la logistique. Du coup, les exportations marocaines ne pouvaient être compétitives faute d'une liaison maritime directe. Le transit par les ports européens contribuait au renchérissement des produits nationaux", explique Hassan Sentissi, président de l'ASMEX.
La fréquence de cette ligne maritime permet de réduire de moitié le temps d'acheminement grâce à la liaison directe, chose qui évite aux marchandises des transbordements via des ports européens de la Méditerranée, précise la même source.
Cette ligne offrant la rotation Milk Run, à raison de deux escales par semaine, reliera ainsi le port de Saint-Nazaire à celui de Pauillac (France), puis Tanger Med, pour ensuite aller vers la Goulette (Tunisie) et Naples (Italie), puis revenir à Cadiz (Espagne) et pour que les produits marocains pénètrent le marché libyen, des liaisons routières via le transport TIR assureront la liaison depuis le port de la Goulette jusqu'à Tripoli. Dans un premier temps, cette ligne sera dédiée principalement au transport en import/export de remorques, matériels roulants, TP ou agricoles.
"Cette connexion maritime mettra pour la première fois le marché libyen à 3 jours du Maroc contre 3 semaines auparavant. Les remorques seront chargées au Maroc et embarqueront dans un navire puis seront tractées par camions", explique Abdelaziz Mantrach, administrateur directeur général de Transports Marocains, la société qui joue le rôle d'interface avec l'armateur Fret Cetam.
D'après l'ASMEX, les échanges commerciaux entre le Maroc et la Libye ont connu un saut qualitatif, en passant de 353 millions de dirhams en 2011 à 902 millions de dirhams en 2012. Le Maroc importe de Libye principalement des hydrocarbures, du soufre brut, de l'ammoniaque, des lubrifiants et autres graisses industrielles. Quant à la Libye, elle importe essentiellement des câbles électriques, de l' acier laminé, du thé et café, et des produits de la pêche.
L'industrie pétrolière reste le secteur économique le plus important, suivi de l'agriculture, du commerce, de la pêche et du tourisme. Ce dernier secteur représente en effet, malgré une certaine méconnaissance, un champ d'activité non négligeable.
A signaler que les relations de coopération entre le Maroc et la Libye ne cessent de se raffermir dans tous les domaines. Les deux pays ont signé, en juin 2012, un mémorandum d'entente sur la coopération industrielle dans les domaines de la gestion des infrastructures industrielles d'accueil, des zones franches d'exportation, des zones franches aux PME et de la promotion des partenariats et de l'investissement.
De son côté, le comité d'affaires maroco-libyen souhaite promouvoir un accord de partenariat portant sur la finance (coopération entre les Banques Centrales), la logistique, les investissements en Afrique et les infrastructures.