Deux jours après le départ de Bangui pour s'installer à Birao au nord-est de la Centrafrique du général Moussa Assimeh, l'un des chefs militaires rebelles de la Séléka ayant aidé Michel Djotodia à renverser le pouvoir de François Bozizé le 24 mars dernier, la société civile et des activistes des droits de l'homme réclament sa traduction devant la justice du pays ou devant la justice internationale.
"Je suis étonné d'apprendre le dimanche la nouvelle du départ de général Moussa Assimeh. Notre souhait est de le voir répondre devant la justice du pays, des actes que lui et ses hommes ont commis sur la population centrafricaine. C'est lui qui a organisé le fameux désarmement du quartier Boy-Rabe, qui a soldé par la mort de nos frères et soeurs que nous continuons à pleurer jusqu'au aujourd'hui", a déclaré Jonas Andji, secrétaire général des victimes des évènements du quartier Boy-Rabe, dans le 4ème arrondissement de Bangui.
"On souhaite qu'il rende compte des actes qu'il a posés dans le pays, depuis que la Séléka a pris le pouvoir en Mars 2013. On se demande les victimes vont s'adresser à qui ?", se demande Maître Hyacinthe Gbiégba, président de l'action des chrétiens pour l'abolition de la torture.
Pour Anicet Yamalé, avocat au barreau de Centrafrique, le départ du général Moussa Assimeh, de Bangui sans être inquiété, témoigne de la complicité du président Michel Djotodia et de ses entourages à la souffrance que ce dernier a infligé au peuple centrafricain.
Le général Moussa Assimeh a rejoint la coalition Séléka en novembre 2012. Plusieurs organisations de la défense des droits de l'homme dans le pays l'accusent d'être responsable du désarmement de quartier Boy-rabe, réputé proche de l'ancien président François Bozizé, qui a fait de nombreux morts.
Le général, qui se réclame toujours de nationalité centrafricaine, est présenté comme un ancient colonel soudanais au Darfour, vaste provience occidentale du Soudan en proie à un long conflit armé avec le pouvoir de Khartoum.
Il est recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.