Les auteurs de crimes et des exactions graves enregistrés ce derniers temps sur la population de certaines régions du pays ne resteront pas impunis, a déclaré le ministre centrafricain de la Sécurité publique, Josué Binoua, dans un communiqué lu ce dimanche à la radio nationale.
"Depuis quelques semaines, dans plusieurs régions du pays, des groupes des gens armés invoquent de légitime représailles, après des crimes et exactions commis, par les éléments de l'ex Séléka à l'encontre de la population centrafricaine en générale, et des personnes des confessions chrétiennes en particulier, pour commettre des crimes et des exactions graves de toutes sortes, à l'encontre des personnes de la communauté musulmane", a déclaré Josué Binoua.
"Aucun crime, aucune exaction avérée n'est légitime et ne restera impuni", a-t-il précisé.
En soulignant l'ambition de l'actuel gouvernement de bâtir un Etat de droit où nul ne pourrait se placer au dessus des lois, il a rappelé que les articles de la charte de transition qui stipule que "chacun à le droit à la vie et à l'intégrité corporelle. Nul ne peut porter atteinte à ces droits, nul ne sera soumis à la torture, ni au viol, ni à des sévisses ou traitement cruel, inhumain, dégradant ou humiliant. Toute personne, tout agent de l'Etat, toute organisation qui seront coupables de tels actes sera punis conformément aux textes en vigueur".
Son ministère mettra tout en oeuvre pour rechercher les auteurs de ces crimes, afin de les traduire devant la justice centrafricaine, a-t-il promis.
"A ceux qui attisent le feu de la discorde et de la haine et qui incitent les uns et les autres à marcher dans le sens du génocide, je voudrais rappeler que la répression ne les épargnera pas, eux, non plus", a conclu le ministre de la Sécurité publique.
Cette déclaration fait suite aux conflits inter communautaires, qui opposent la communauté musulmane soutenue par des éléments de la Séléka et la communauté chrétienne de la ville de Bangassou, dans le sud-est de la Centrafrique.
Il est estimé que 20.000 à 25.000 combattants hétéroclites ont été ralliés au nom de la Séléka, une alliance de rébellion qui ont renversé le régime de l'ex-président François Bozizé au mois de Mars dernier.
Parmi eux, les factions de Michel Djotodia, le Président de transition instauré le 18 août, et de ses alliés ont entamé un cantonnement sans grands succès. D'autres seigneurs de guerre s'organisent par zone et contrôlent leurs endroits par barrages et rackets.
Face aux atrocités commises par les "Sélékistes", les populations dans certaines régions se sont constituées en groupes d'auto-défense.
En dépit d'un calme précaire qui règne depuis ce matin dans la ville de Bangassou, des affrontements ont opposés hier samedi, des jeunes et des éléments de l'ancienne coalition. L'évêque de cette ville Monseigneur Juan José Aguire, a fait savoir que plusieurs milliers de personnes, fuyant les combats, ont trouvé refuge à l'évêché.
Un renfort militaire composé des éléments de la Force multinationale en Afrique centrale (FOMAC) ont été envoyés dans la ville de Bangassou, pour calmer la tension.