Le Conseil de sécurité de l'ONU évaluera bientôt les engagements pris par les pays de la région des Grands Lacs à travers l'accord d'Addis-Abeba, a déclaré samedi soir le représentant permanent du Maroc à l'ONU, Mohammed Loulichki, lors d'un point de presse tenu à Kinshasa.
"Lorsque le Conseil de sécurité aura terminé les étapes de Goma, Kigali, Kampala et Addis Abeba, le Conseil de sécurité bien sûr fera une évaluation de cette visite et évaluera les positions et les engagements des uns et des autres", a déclaré M. Loulichki.
"Lorsque le Conseil de sécurité aura terminé cette évaluation que il pourra envisager une suite à donner sur la base de manière consensuelle", a-t-il poursuivi, ajoutant que "nous sommes dans une perspective d'essayer de contribuer au renforcement de tout ce qui est positif grâce à l'application et à la mise en oeuvre de tout les engagements qui ont été pris par les uns et par les autres".
La délégation du Conseil de sécurité de l'ONU est arrivée vendredi à Kinshasa, avec à sa tête Alexis Lamek, représentant permanent adjoint de la France, et l'ambassadeur Mohammed Loulichki.
Les pays membres de la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL) ont pris l'engagement de ne pas soutenir les groupes rebelles dans l'est de la RDC, dont le Mouvement du 23 mars (M23), rébellion qui contrôle depuis avril 2012 quelques territoires et localités dans la province du Nord-Kivu.
Le gouvernement rd-congolais et les Nations Unies ont accusé le Rwanda, pays voisin de la RDC, de soutenir militairement les rebelles du M23 qui avaient pris le contrôle de la ville de Goma, capitale du Nord-Kivu pendant dix jours en novembre 2012, et l'ont quitté en échange de l'ouverture des pourparlers de Kampala.
Depuis décembre 2012, le gouvernement et le M23 ont tenté de trouver une solution pour mettre fin au conflit armé qui les oppose.
Le 5 septembre dernier, les chefs d'Etat de la CIRGL, réunis en sommet extraordinaire à Kampala, ont recommandé au gouvernement rd- congolais de poursuivre les pourparlers de Kampala avec le M23.
"Il n'y a pas de solution militaire", a précisé M. Loulichki, avant d'ajouter que "nous n'avons pas le droit de rater cette opportunité".
Le M23 est une rébellion issue d'un autre mouvement rebelle majoritairement composé de Tutsis qui revendique le respect par Kinshasa de l'accord du 23 mars 2009 à Goma.