Onze groupes armés congolais opérant dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l'Ituri, dans l'Est de la République démocratique du Congo, ont réclamé lundi leur participation aux concertations nationales.
Regroupés au sein d'une coalition dénommée "Conseil supérieur des groupes armés autochtones à l'Est de la RDC", ils estiment que la question de l'insécurité dans l'Est du pays ne sera pas résolue sans la participation de l'un des acteurs.
Les groupes armés sont exclus des concertations nationales convoquées par le chef de l'Etat pour mettre fin dans l'Est de la République démocratique du Congo. Un groupe thématique est pourtant consacré à la question du désarmement et de la démobilisation des groupes armés au cours de ces assises qui ont débuté le samedi 7 septembre 2013.
"Nous pensons qu'il fallait que les acteurs soient impliqués pour que les décisions issues de cette thématique soient des décisions durables et applicables sur terrain", affirme Jacques Kabusala, secrétaire général de la coalition de onze groupes armés.
La même source trouve "déséquilibrée" que le gouvernement accepte de discuter avec les rebelles du M23 à Kampala et refuse de les inviter aux concertations nationales.
"Nous avons estimé que les concertations nationales seraient aussi l'un des cadres idéaux pour que nous puissions mettre fin une fois pour toute à ce problème récurrent de l'insécurité dans l'Est", conclut Jacques Kabusala. Il invite les autorités congolaises à revenir sur leur décision "le plus tôt possireprisble".
Avant l'ouverture des concertations nationales, le gouvernement congolais avait fait savoir que les groupes armés en activité dans les provinces de l'Est de la République démocratique du Congo, y compris le M23, n'étaient pas invités à ces assises.
"Nous n'allons pas nous asseoir à la même table des Concertations nationales avec des gens qui tuent nos compatriotes dans l'Est du pays", avait expliqué son porte-parole Lambert Mende.
Mais cette question de la participation des groupes armés aux concertations nationales a de nouveau été soulevée aux cours des travaux de ce forum.
Le week-end dernier, les membres de l'opposition qui participent au groupe thématique Désarmement, démobilisation, réinsertion sociale ou rapatriement avaient suspendu leur participation aux travaux pour réclamer la présence des groupes armés. Ils ont finalement repris de sièger après la promesse du présidium de décider sur la question bientôt. "A la lumière de ces faits, il est probable que le présidium se prononcera dans quelques jours pour donner sa position définitive concernant la question de la participation ou pas des groupes armés aux concertations nationales", a conclu un délégué aux concertations nationales.